Cohue et bousculades dans les transports: sommes-nous devenus des "sauvages"?

Bousculades, insultes… A Paris, les usagers des transports en commun voient leur patience mise à rude épreuve au 13e jour de grève. "Les gens s'énervent facilement, ils peuvent vous pousser ou donner des coups", racontait Brigitte, ce matin au micro de RMC, qui vient travailler à Paris tous les matins.
Pour autant, ces mouvements d'humeur ne sont pas étonnants, selon Mehdi Moussaïd, spécialiste du comportement des foules: "Dans cette situation il n'y a rien d'autre à attendre que de voir des gens qui vont entrer en compétition pour avoir les trains. D'autant plus que l'offre n'est pas structurée".
Sommes-nous donc devenus plus impatients? Pas vraiment estime le chercheur en sciences cognitives à l’Institut Max Planck à Berlin: "La patience des gens n'a pas particulièrement évolué, c'est simplement qu'ils sont dans des conditions plus difficiles. On va retrouver les mêmes tendances pendant les soldes ou le Black Friday par exemple".
"Paris part avec un désavantage car c'est une ville déjà très concentrée"
"Les problèmes se produisent quand il y a une densité plus importante. Ce n'est pas une question du nombre de personnes mais une question du nombre de personnes par rapport à l'espace disponible. Les villes qui se densifient affrontent ce problème en premier. Paris part avec un désavantage car c'est une ville déjà très concentrée. Donc on ne peut pas comparer avec Berlin qui est 5 fois plus étalée", explique-t-il aussi.
Le chercheur admet aussi une dimension culturelle aux comportements des foules:
"C'est vrai que le non-respect des règles va être un peu plus fréquent en France et dans les pays latins en général. On a fait une étude sur la tendance des piétons à traverser au feu rouge piéton. Sans surprise, les Français ont beaucoup plus tendance à traverser au rouge que les Allemands ou les Japonais".