"Comme un tsunami dans le corps": Zohra Bitan des Grandes Gueules raconte sa lutte contre le Covid-19

Cadre de la fonction publique et sociétaire des GG, Zohra Bitan a subi les effets terribles du coronavirus et a raconté ce jeudi sur RMC son combat contre la maladie.

"Je suis épuisée. J'ai quitté le boulot le 17 mars, une collègue a été malade le lendemain et je suis tombé malade treize jours après. 

Ca commence par une petite toux insignifiante le lundi, on se dit que c'est rien, et je me suis effondrée le vendredi 3, c'est un truc supra-violent. J'étais par terre. J'étais vidée, liquidée. Même juste pour aller aux toilettes c'est comme si on avait gravi une montagne. Ca fait peur, vraiment. C'est difficile.

"T'as l'impression d'avoir un tsunami dans le corps qui va de la tête aux pieds"

J'étais au lit pendant 12 jours, j'ai perdu trois kilos, on ne mange pas, on passe son temps à dormir, on a des douleurs de partout... T'as l'impression d'avoir un tsunami dans le corps qui va de la tête aux pieds, ton corps est en ébullition. J'ai 56 ans et à part quelques grippes je ne sais pas ce que c'est d'être malade. Je ne sais pas comment vous dire...

C'est mon mari qui est HIV+ qui s'occupe de moi, me soigne, lui ça ne lui a fait qu'une petite secousse. C'est un truc de fou.

"Le seul espoir, c'est que je me dis qu'il y a des médecins qui ont eu le courage de donner des antibiotiques"

Et en plus il y a la terreur que ça s'aggrave. J'essayais de me détendre, les gens sont bienveillants, vous surveillent... J'ai pas eu de syndrome respiratoire. Au 9e jour j'ai eu des antibiotiques. C'est dévastateur au niveau bactériologique au niveau infectieux, donc ça permet d'endiguer un certain nombre d'infections collatérales. Et ça c'est hyper important. On ne peut pas être qu'au Doliprane c'est un enfer. On est liquidés, c'est un truc de malade.

J'ai tellement peur qu'il revienne cet alien, on ne sait rien, si on est contagieux longtemps ou pas, si on peut rechuter... Le seul espoir, c'est que je me dis qu'il y a des médecins qui ont eu le courage de donner des antibiotiques et je les remercie. Ceux qui donnent des leçons ne sont pas au milieu de centaines de patients. Donc laissez les médecins faire ! Prenez les antibiotiques quand les médecins vous les donnent.

"Les auditeurs sont là derrière le poste quand ça va, et aussi quand ça ne va pas, ça m'a beaucoup touchée"

Merci au personnel soignant, merci aux auditeurs, vous n'imaginez pas tous les messages. J'ai eu beaucoup de messages de soutien, ça m'a fait du bien et je veux remercier tout le monde pour ça. Ca fait chaud au coeur, c'est impressionnant. Vive les Français. Ils sont là derrière le poste quand ça va, et aussi quand ça ne va pas, ça m'a beaucoup touchée. Donc merci."

J.A.