Couac de la majorité sur le congé après la perte d'un enfant: "Une logique comptable qui n'a pas lieu d'être"

Après le refus initial d'allonger le congé après le décès d'un enfant, le gouvernement a admis une "erreur" et les députés LREM sont prêts à revoter.

Les députés LREM vont "réparer" leur "lourde" erreur. Jeudi, les députés RELM avaient rejeté l'amendement proposé par le député UDI Guy Bricout qui souhaitait allonger à 12 jours le congé pour la perte d'un enfant (contre 5 actuellement).

Une décision incompréhensible selon lui: "Je n'ai pas compris. Ça nous semblait évident que tout le monde allait voter pour. J'avais vu le cabinet de Mme Pénicaud la veille et l'avant-veille, le cabinet était resté sur ses positions mais je pensais que des députés LREM se désolidariseraient de l'ordre qui leur avait été donné et voterait ma proposition. Ce qui n'a pas été le cas".

La ministre du Travail Muriel Pénicaud avait alors mis en avant que le texte tel que rédigé ne reposait pas sur la solidarité nationale, mais sur un congé "payé 100% par l'entreprise".

Ces propos avaient soulevé l'indignation dans l'hémicycle. "On parle de la tragédie des tragédies", avait lancé François Ruffin (LFI), dénonçant une majorité "mesquine", tandis que Pierre Cordier (LR) dénonçait une "honte".

"On parle de 3000 cas par an"

"C'est une logique comptable mais qui n'a même pas de raison d'être. Actuellement, les gens prennent des congés maladie quand ils perdent un enfant. Je proposais 7 jours après les obsèques pour reprendre son souffle, envisager l'avenir. Une semaine ça coûte environ 500 euros à l'entreprise. Et on parle de 3000 cas par an, donc ça fait deux millions d'euros", a détaillé sur RMC Guy Bricout.

Les députés LREM donc vont "proposer par exemple une proposition de loi qui est prête", qui prévoira "ces congés de 12 jours mais plus largement d'accompagner mieux les parents à qui ce drame arrive, avec la création notamment d'un fonds public qui viendrait accompagner les parents en difficulté".

"Il est question de faire une commission, il est malheureux qu'on ait pas fait cette commission avant. J'espère que ça peut aller vite!", a jugé Guy Bricout.

P.B.