Coupe du monde féminine: la Une de Charlie Hebdo vous-a-t-elle choqué?

L'avocate Marie-Anne Soubré a dénoncé ce vendredi dans Les Grandes Gueules la "nullité" de la Une de Charlie Hebdo sur la Coupe du monde féminine de football tout en leur reconnaissant un droit de "faire de la merde".

Le sempiternel débat concernant les "Unes" provocantes de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo reprend. Dernier sujet qui fâche: la Coupe du monde féminine de football.

Les caricaturistes ont représenté, dans leur édition de mercredi, un sexe féminin en gros plan avec un ballon à la place du clitoris avec la mention "On va en bouffer pendant un mois!".

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Le dessin de Biche divise et choque certains ravivant la discussion autour du "peut-on rire de tout?". Les Grandes Gueules sont également partagées ce vendredi matin. L’éducateur Etienne Liebig “aime beaucoup” cette une et la trouve “très amusante” et tout à fait dans la tradition de Charlie Hebdo.

Être "Charlie" c’est dire : ‘Vous avez le droit de faire de la merde, et j’ai le droit de vous dire que vous faites de la merde’

L’avocate Marie-Anne Soubré en revanche n’est pas tout du même avis et la trouve au contraire “nulle”. Elle ne leur enlève pas "le droit" de faire ce genre de dessins provocants mais estime avoir tout autant le droit de dire qu'elle n'aime pas cela.

"C’est marrant parce qu’il y a eu un énorme malentendu car sous prétexte qu’il y a eu des morts, et c’est ignoble bien entendu, on ne pourrait plus critiquer. Aujourd’hui si tu critique, que tu dis que cette une est vulgaire et moche et que franchement ils auraient pu s’en passer...
Le fond de ma pensée c’est que c’est nul, mais Charlie Hebdo n’a jamais été bon en fait. On te dit qu’être Charlie ça voudrait dire qu’on n’a pas le droit de critiquer Charlie Hebdo. Mais être Charlie c’est dire : ‘Vous avez le droit de faire de la merde, et j’ai le droit de vous dire que vous faites de la merde’. Et donc je leur dis: ‘Vous faites de la merde, vous êtes tout à fait libres de le faire’."

Olivier Truchot dénonce quant à lui un “nouveau puritanisme” et que ce discours aboutira à “l’auto-censure” comme le New York Times qui a décidé cette semaine d'arrêter de diffuser des caricatures. 

James Abbott