"Demi-mesures", "vraie confusion", "ras-le-bol": les "Grandes Gueules" pas convaincues par les annonces du gouvernement

"C’est une espèce de politique au doigt mouillé. On court après l’évènement." A l’image du médecin généraliste Jérôme Marty, la plupart des "Grandes Gueules" ce mardi sur RMC et RMC Story n’ont pas été convaincues par les annonces du gouvernement la veille au soir sur les nouvelles mesures pour freiner les cas de Covid. "Ça fait 18 mois que ce virus est là. Et on a l’impression, avec les mesures d’hier, que peu de choses ont été apprises. Ce sont des demi-mesures, selon le docteur Marty. L’histoire, qui est croquignolesque, qu’on va imposer la consommation assis plutôt que debout, il faudra m’expliquer l’intérêt… Il faudra m’expliquer si l’aérosol est moins important assis que debout, si le virus passe au-dessus des têtes."
Pour Kevin Bossuet, "ce n’est pas la normalité de mettre un masque, de devoir présenter un pass sanitiaire". "Et maintenant, quand on va faire 4 ou 5 heures de train, on ne va pas pouvoir boire une goutte d’eau ou manger une pomme… Mais on est où là ? Les Français en ont véritablement ras-le-bol parce qu’on nous avait promis un truc et en fait, on ne l’a pas en retour, tranche le prof d’histoire-géo. Il y a eu une communication qui n’a pas été à la hauteur. A la fin, on a l’impression d’avoir été trahi et qu’on s’est foutu de notre gueule."
"Il y a une vraie confusion qui est en train de s’installer par exemple sur l’idée du masque à l’intérieur et à l’extérieur, souligne quant à elle l’étudiante Léa Falco. Typiquement, ça n’a pas du tout la même efficacité réelle. Ça fait des mois qu’on entend des messages contradictoires. Il n’y a pas de ligne claire. Il faut qu’il y ait un message clair. Là, c’est confus. On met sur le même pied des mesures qui n’ont pas la même efficacité. Quand vous êtes seul dans la rue, le masque, ce n’est pas efficace. Un certain nombre de mesures bien appliquées peuvent faire un bien meilleur effet que celles-ci."
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Kevin Bossuet: "Des mesures qui n’ont aucun sens mais qui sont là pour satisfaire une partie de l’électorat"
Pour Fred Hermel, en revanche, "le gouvernement a respecté le pacte avec les Français". "Il a dit : faites-vous vacciner et on reviendra à une vie normale, rappelle l’auteur de ‘C’est ça la France’. L’immense majorité des Français se sont fait vacciner. C’est une réalité. On ne pouvait pas imposer des mesures de restriction aux Français qui ont été vaccinés. A deux reprises, le Premier ministre a dit : ‘Nous ferons porter les restrictions sur les non-vaccinés’. Notamment avec le pass vaccinal. Les vaccinés n’ont pas à subir des restrictions alors qu’ils ont respecté le pacte avec le gouvernement. Bien entendu, il y a un point d’équilibre à trouver à 100 jours de l’élection présidentielle."
"Ce sont des mesures éminemment politiques, souligne Kevin Bossuet. A quelques mois de la présidentielle, Emmanuel Macron ne pouvait pas faire plaisir aux ‘enfermistes’ parce qu’il voit bien que la population en a marre, qu’elle est exsangue et qu’elle ne l’aurait pas supporté. D’un autre côté, il fallait bien montrer qu’on touchait à quelque chose, qu’on a prise sur les évènements. Il y a toute une catégorie de la population, notamment les plus âgés, qui attend des mesures, qui y sont très sensibles. On fait voter des mesures qui n’ont aucun sens mais qui sont là pour satisfaire une partie de l’électorat."
Jérôme Marty relève aussi "l’erreur majeure de communication" du gouvernement: "Dire qu’on va faire tout faire porter sur les non-vaccinés et que les vaccinés auront une vie normale. Mais ce n’est pas vrai, personne n’a une vie normale. Et pourquoi ? Parce que le seul moyen de lutter contre ce virus, c’est l’addition des mesures. Ils ont fait l’erreur de dire que quand on est vacciné, on ne contamine pas. On a oublié la position scientifique qui est que quand on est vacciné, on contamine moins et moins longtemps. Ce qui fait que sur le plan collectif, on diminue le flux viral et le potentiel de contamination."
"On est face à Omicron, dont le R est à 10 et dont on sait que la transmission est stochastique, explique Jérôme Marty. C’est-à-dire que des gens vont contaminer, que d’autres ne vont pas contaminer, et que d’autres encore vont super contaminer. Avec Omicron, une personne super contaminatrice peut contaminer peut-être 100, 200, 500 personnes. Donc le fait que tu sois assis ou debout, c’est strictement la même chose." Mais il sera désormais interdit de rester debout dans les bars.