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Discrimination à l'embauche: "On m'a clairement dit de ne pas sélectionner de noirs ou d'arabes"

Le gouvernement a épinglé jeudi sept entreprises françaises pour "présomption de discrimination à l'embauche" après une campagne de testing menée à la demande du gouvernement.

Sept grandes entreprises françaises ont été épinglées par le gouvernement pour "présomption de discrimination à l'embauche". Air France, Accor, Altran, Arkéma, Renault, Rexel, et Sopra Steria ont été "testées" et pointées du doigt.

"Sur l'ensemble des entreprises testées, il est estimé que le taux de succès du candidat dont le nom a une consonance maghrébine est de 9,3%, contre 12,5% pour le candidat avec un nom à consonance européenne", ce qui représente "25% en moins de chance" d'avoir une réponse (réponse de bonne réception ou d'entrevue), a indiqué le gouvernement.

Un racisme dans le monde de l'entreprise qui n'est forcément étonnant. Lors d'un stage dans un grand groupe bancaire, Nabila, une auditrice de RMC, s'est vue demander d'appliquer une consigne particulière dans la sélection de candidats:

"Un jour on m'a clairement dit: 'Pour cette agence-là, pas de noir, pas d'arabe'. Je suis tombée de ma chaise. Je n'ai pas compris. J'ai dit que je ne le ferai pas. Je pense que la meilleure solution c'est que chacun dise non à un moment".

"C'est peut-être mon âge, le fait que je sois une femme..."

Nabila a aussi témoigné de sa difficulté à trouver un emploi après un master spécialisé:

"J'ai travaillé dans le secteur de la formation spécialisé et j'ai repris des études parce que j'avais envie de travailler dans les RH et notamment dans le recrutement. Depuis janvier je recherche un emploi dans les RH. J'ai envoyé pas moins de 100 candidatures. Au départ, je ciblais et à la fin je ciblais un peu moins. J'ai passé 4 entretiens".
"Je sais que la recherche d'emploi est compliquée. Je ne voulais pas tomber dans une forme de victimisation et me dire que j'étais discriminée à cause de mon origine maghrébine, mais j'ai fini par le penser. Le combo d'origine maghrébine/femme/39 ans fait que je suis victime de discrimination. On était une promo de 33, la plupart ont trouvé un job. Après c'est peut-être mon âge, le fait que je sois une femme… Je sais que j'ai les compétences pour travailler dans ce secteur", a-t-elle aussi témoigné.
P.B.