Elevage de poulets intensif: "Le poulet à 35 jours, c'est de la merde", dénonce Didier Giraud

L’association de protection animale L214 a publié une nouvelle vidéo pour dénoncer les conditions d’élevages de poulets vendus par l’enseigne de supermarché Lidl.
Dans cette vidéo, L214 reprend les codes des publicités de Lidl. Sauf que cette fois, la scène se passe dans un élevage de poulets avec des animaux entassés les uns sur les autres.
S’il n’est pas un fervent défenseur des méthodes de dénonciation de l’association, l’agriculteur Didier Giraud estime qu’il faut dénoncer les méthodes d’élevage intensif et surtout la législation qui permet à certains éleveurs de pratiquer ce genre d’élevage. Il dénonce notamment le poulet à 35 jours, c’est-à-dire le fait que les poulets puissent être abattus dès le 35e jour, qu’il décrit “comme de la merde”.
“Avant le standard était à minimum 42 jours. Parce qu’un poulet de ferme qui vous fait plaisir chez un chef étoilé il a quatre mois, donc 120 jours. On vit dans une société aujourd’hui où on a fait croire aux gens que quand ils étaient smicards, il fallait quand même qu’ils aient un écran plat à 800 euros et qu’ils payent leur poulet 8 euros au lieu de 25”, explique-t-il.
La pression des industriels mis en cause
Il estime que la campagne de L214 qui attaque directement Lidl ne sert pas à grand chose car c’est la faute à une législation globale qui est installée au niveau Européen.
“Le minimum il y a quelques années, c’était 42 jours. Et c’était le demi-coquelet qu’on mangeait à la cantine et qui était infâme, mais on a descendu à 35 jours parce qu’il y a la pression des industriels, parce qu’il faut gagner toujours plus”, estime l’agriculteur.
Il estime que la société actuelle privilégie l’achat de smartphone toujours plus cher alors qu’on ne veut pas payer plus cher pour un meilleur poulet alors que cela permettrait notamment de faire mieux vivre les agriculteurs. Il prend notamment l’exemple du lait.
“Sur un lait basique, si on payait un euro la brique, le producteur vivrait bien. Il fait un lait standard, pas bio, mais il vit bien. Or actuellement quand des enseignes communiquent sur le fait qu'elles rémunèrent bien leurs producteurs, elles sont à 87-88 centimes”, indique-t-il.