Eric Dupond-Moretti a-t-il réussi ses premiers pas de garde des Sceaux ?

A peine entrée en fonction, le nouveau ministre de la Justice s'est déjà rendu à la prison de Fresnes. Il a également tenu à apaiser les choses avec les magistrats qui étaient très remontés après sa nomination.

Il a tenu à faire un discours d’apaisement pour son arrivée au ministère de la Justice. Eric Dupond-Moretti a affirmé mardi qu’il ne “serait en guerre contre personne”. Il s’adressait notamment aux magistrats, très remontés après sa nomination. En effet, il avait à plusieurs reprises annoncé vouloir fermer l'École nationale de la magistrature.

Mais pour Marie-Anne Soubré, ce sont justement ces magistrats qui n’ont pas eu la bonne attitude en dénonçant une “déclaration de guerre” après la nomination de l’avocat pénaliste. 

“Le garde des Sceaux, qui prend un engagement vis-à-vis de tous et l’engagement particulièrement de l'honnêteté, on lui fait un procès directement en disant ‘il va être malhonnête, il va donner des informations à son associé…’. Je trouve ça terrifiant que des procureurs de la République se permettent de faire un communiqué en pointant du doigt leur ministre de tutelle”, affirme-t-elle. 

Un risque "d'embourgeoisement" ?

Après sa prise de fonction, le nouveau ministre s’est rendu en visite dans la prison de Fresnes. Là encore un geste fort pour l’avocate. “C’est la première fois qu’un garde des Sceaux est accueilli comme ça par des détenus. Ils l’applaudissent et ça montre qu’il sera entendu par tout le monde. En tout cas, si certains magistrats sont près à mettre un peu d’eau dans leur vin”, assure-t-elle. 

Pour l’autre avocat des Grandes Gueules, Gilles-William Golnadel, la fonction de garde des Sceaux risque surtout de lisser l’image du tempétueux avocat qu’avait Eric Dupond-Moretti. 

“D’indigné notoire, est-ce qu’il ne va pas passer en indigne notable. C’est-à-dire est-ce qu’en arrondissant totalement son attitude, finalement le Dupond-Moretti que j’attendais ne va pas s’embourgeoiser ?”, se demande-t-il. 

Ce mercredi, Eric Dupond-Moretti s'est exprimé devant l'Assemblée national où il a été clairement chahuté par les députés de l'opposition.

Guillaume Descours