Fatima Aït Bounoua à Jean-François Copé: "Votre sincérité, ça sent la comm'"
"Ça sent la comm'". La Grande gueule Fatima Aït Bounoua ne croit pas vraiment à la sincérité de Jean-François Copé, venu présenter ce mardi sur RMC son livre Le sursaut français (Stock). Après sa "traversée du désert" de 18 mois, qui a suivi l'éclatement de l'affaire Bygmalion, pour laquelle il a été placé sous le statut de témoin assisté, le député-maire de Meaux et candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017, n'a de cesse de répéter qu'il a changé et qu'il a tiré les leçons de ce passé récent mouvementé. Mais il n'a donc pas convaincu la prof de Français des Grandes Gueules.
"Vous produisez l'effet inverse"
"(Dans votre livre), vous voulez montrer qu'il y a un homme derrière le politique. Mais le problème, c'est qu'à force de marteler que vous êtes sincère, vous produisez l'effet inverse", lui a asséné Fatima Aït Bounoua. Ça sent la comm'. Il ne suffit pas de citer les Français pour être au cœur des Français, il ne suffit pas de multipliez des points d'exclamations pour faire naitre notre enthousiasme".
"Je ne vais pas vous dire 'on ne vous croit plus' comme on dit aux politiques en général, j'ai envie de vous dire 'je ne vous crois pas', et je vous le dis dans les yeux".
"Avec tout ce que j'ai pris dans la figure…"
"Vous pouvez me le dire gentiment quand même, je vois votre visage se durcir", lui répond Jean-François Copé, souriant et pas vexé par les propos de la grande gueule. "Je peux vous planter un couteau avec un grand sourire, ça ne changera rien à la douleur du couteau", rétorque alors Fatima Aït Bounoua.
"Et si j'étais vraiment sincère ?", enchaîne ensuite, un Jean-François Copé plus grave. "Vous vous demandez si ce que je dis est faux. Mais vous êtes-vous posé la question : et si ce qu'on avait dit sur moi était faux également ? Avec tout ce que j'ai pris dans la figure… Votre visage traduit des à-priori."
"Je me suis construit à travers mon mandat de maire. Et si vraiment je trichais tant que ça, je ne crois pas que les habitants de Meaux m'auraient conservé leur confiance. Si j'ai décidé de reprendre la cordée, c'est parce qu'au fond de moi ce qui m'anime, c'est l'histoire de la France. Et on a tous droit à ce crédit. Ce n'est pas parce qu'on fait de la politique qu'on serait forcément très intéressé. Il peut se trouver qu'on ait des convictions et qu'elles méritent d'être entendues".