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Les Grandes Gueules

Fruits et légumes bio en grande surface: "Sur certains produits, la grande distribution se fait des marges hallucinantes"

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Dans une étude parue ce jeudi, l'association de consommateurs, l'UFC-Que choisir dénonce la sur-marge de la grande distribution sur les fruits et légumes bio. Des marges brutes qui seraient plus élevées de 75% en moyenne que sur les produits conventionnels.

La grande distribution se fait la part belle sur les produits bio. Une étude de l'UFC-Que choisir met en lumière une marge brute en moyenne 75% plus élevée que sur les produits conventionnels, jusqu'à 149% sur les pommes de terre.

"On se fait avoir par une image que la grande distribution entretient, de laisser croire que rien n'est cher chez eux, qu'ils sont les promoteurs d'une consommation responsable, qu'ils vont promouvoir le bio. Rien n'est plus faux que ça. Sur les fruits et légumes les plus consommés en France, pommes de terre, tomates et pommes, on a des marges hallucinantes. Si on prend une pomme, en agriculture conventionnelle, la marge est de 90 centimes, sur une pomme bio, la marge est de 2,20 euros", dénonce Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir.

"Le consommateur doit être responsable"

La grande distribution justifie ces marges en évoquant davantage de pertes sur les produits bio. Une justification que balaie Alain Bazot: "La grande distribution n'a jamais été capable de mettre sur la table les chiffres précis de déperdition, donc il n'est pas exact de parler de davantage de pertes sur le bio. Je veux bien entendre que la déperdition est un peu plus élevée en bio, mais on ne me fera pas croire que cela justifie une marge qui passe de 90 centimes à 2,20 euros".

Face à ces pratiques, Alain Bazot appelle à une prise de conscience des acheteurs: "Le consommateur doit être responsable: consommer, c'est un acte qui nécessite de la réflexion, des agissements. Ce n'est pas si compliqué d'aller sur les marchés, dans les Amap, il faut savoir ce qu'on veut dans la vie. Il ne faut pas croire que quand on va en grande surface, on va faire des affaires".

Paulina Benavente