Glyphosate: "C'est scandaleux qu’un produit dangereux ne soit pas sorti de la commercialisation", affirme Yannick Jadot
C’est un des principaux combats de l’écologiste Yannick Jadot. En campagne pour les élections européennes pour la liste Europe-Ecologie-Les Verts, il souhaite une interdiction du glyphosate.
Pourtant, selon un rapport sénatorial qui doit paraître jeudi, "rien ne prouve que le glyphosate est cancérigène". Celui-ci a été co-rédigé par Pierre Médevielle, pharmacien et sénateur UDI de Haute-Garonne. Il indique également que le glyphosate serait moins cancérogène que "la charcuterie ou la viande rouge", qui elles, n’ont pas été, interdite.
"Je trouve dommage que ce sénateur reprenne les arguments et les éléments de langage de Mosanto depuis des années et des années. Chaque fois qu’il y a des soutiens pour Mosanto, pour le glyphosate, c’est l’argument de la charcuterie qui revient. Malheureusement pour ce sénateur, ce rapport tombe exactement en même temps que les révélations sur comment Mosanto construit des soutiens notamment au sein du Parlement européen ainsi qu’au Sénat ou à l’Assemblée nationale et essaye de neutraliser les oppositions", explique le candidat écologiste.
Semblable au scandale de l'amiante?
Le glyphosate avait été classé en mars 2015 "cancérogène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une émanation de l'OMS. Pour Yannick Jadot, cela est une affirmation scientifique suffisante. "Est-ce que quand le centre international de recherche sur le cancer, qui est le lieu de la science internationale et mondiale sur le cancer, on peut les écouter", affirme-t-il.
Il estime que la France met trop de temps à réagir, comme pour le scandale de l’amiante où il avait fallu attendre près de 20 ans à réagir.
"Ce qui est scandaleux, c’est qu’un produit dangereux ne soit pas sorti de la commercialisation pour les professionnels de l’agriculture, quand on sait qu’il pose un problème pour la santé", indique-t-il.
Il prend l’exemple des États-Unis, où des milliers d’agriculteurs ont fait des actions de groupe contre Mosanto pour demander des comptes parce qu’ils sont tombés malades.