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Ils brûlent des stocks de cartes grises: "Ça nous fait mal aux tripes mais c'est le seul moyen pour se faire entendre"

Les salariés d'Arjowiggins Security placé en liquidation judiciaire continuent à brûler des stocks destinés à la fabrication de cartes grises pour "faire pression sur l'Etat", qui a dépêché sur place la préfète de Seine-et-Marne.

Les salariés d'un "fleuron de la papeterie" placé en liquidation judiciaire continuent à brûler des stocks destinés à la fabrication de cartes grises pour "faire pression sur l'Etat", qui a dépêché sur place la préfète de Seine-et-Marne.

"C'est une décision que nous avons prise de façon collective, effectivement nous brûlons petit à petit tout le stock. C'est un acte désespéré parce que c'est vraiment le fruit de notre travail, c'est le papier que nous avons fabriqué et nous le voyons partir en fumée. Ça nous fait mal aux tripes mais on a plus que ce moyen là pour se faire entendre", a déclaré sur RMC Patrice Schaafs, délégué syndical CGT et secrétaire du comité central d'entreprise de Arjowiggins Security.

"Un plan élaboré depuis des mois"?

Les salariés réclament des conditions de licenciement "décentes". Du côté de la CGT on dénonce une future délocalisation appuyée par l'Etat: "Pour l'instant, on ne sait pas où l'activité va être. Ce que l'on sait, c'est que jusqu'à présent nous étions les seuls à fabriquer la carte grise. On a entendu dire que l'Etat avait déjà un plan B ailleurs, ce qui rendrait l'Etat complice de notre liquidation. Sur TF1 hier soir, le journaliste affirmait qu'il n'y aurait pas de pénurie de cartes, ce qui veut dire qu'un plan a été élaboré depuis des mois", a-t-il accusé chez les GG.

Mi-janvier, le tribunal de commerce de Nanterre a prononcé la liquidation judiciaire de cette société qui fabriquait des billets de banque à destination de 120 pays, mais aussi du papier sécurisé pour les cartes grises, passeports ou permis de conduire. Elle doit fermer ses portes le 30 janvier.

Paulina Benavente