"Je ne vois plus d'espoir": Joëlle Dago-Serry assure avoir pensé à quitter la France

Après la mort de Thomas, tué d'un coup de couteau lors d'un bal à Crépol (Drôme), plusieurs manifestations sauvages de l'ultradroite ont eu lieu. A Rennes, Lyon et surtout à Romans-sur-Isère, des militants parfois armés de bâtons ont défilé en scandant des slogans hostiles aux musulmans ou aux immigrés.
Un climat de peur qui inquiète. C'est le cas de Joëlle Dago-Serry, la sociétaire des Grandes Gueules, qui assure avoir déjà envisagé de quitter la France. Pour elle, les manifestants de l'ultradroite sont "une menace". "C'est le bras armé des politiques comme le Rassemblement national et le parti d'Eric Zemmour. Ils sont une menace, encouragés par certains comme Marion Maréchal et Reconquête", déplore-t-elle.
"La semaine dernière, j'ai dit à mon conjoint que je voulais partir. Et c'est la première fois que je pense à partir de la France. J'ai toujours dit que c'était le plus beau pays du monde et qu'on avait énormément de chance de vivre ici. Je ne vois plus d'espoir dans ce pays, il y un rétrécissement de la pensée", assure Joëlle Dago-Serry.
Ces craintes ne sont pas uniquement dues au racisme: "On en a marre de voir que la délinquance n'est pas gérée. Rien n'est fait contre la délinquance, rien n'est fait pour l'école. On me dépeint un système idéal mais l'école ne marche plus et la sécurité sociale non plus. Je suis fatiguée de ce pays qui ne vend que du rêve et dans lequel je ne me retrouve plus", poursuit Joëlle Dago-Serry.
"Ça peut péter à la moindre étincelle"
Nadir, un auditeur des Grandes Gueules, est lui aussi inquiet: "Je suis né en France de parents algériens. Ma femme est française, nos enfants sont français et j'ai peur pour leur avenir. Je n'ai pas envie de leur faire vivre ce que l'on ressent, ce qui risque d'arriver", assure-t-il sur RMC et RMC Story.
"C'est en train de péter dans tous les sens. Il suffit qu'il y ait un conflit au Moyen-Orient pour que les Arabes soient mal vus. On se sent exclu de la France. Et en Algérie, je ne suis qu'un immigré", ajoute-t-il.
Mais comme Joëlle, il se dit surtout inquiet de la dégradation générale des conditions de vie: "Les charges augmentent, le pouvoir d'achat baisse. La santé est gratuite mais elle n'est pas top. Il n'y a rien pour nous aider. Il y a des aides pour les gens qui ne font rien mais pas pour nous qui travaillons. On est malheureux, inquiets, sous tension. Ça peut péter à la moindre étincelle".