"Le portable est devenu une arme de destruction massive": le témoignage de Bintou, mère d'une adolescente qui connait le meurtrier présumé d'Ivry

TEMOIGNAGE RMC - Bintou, comptable dans le Val-de-Marne, a réagi ce lundi dans "Les Grandes Gueules" à la mort d'une jeune fille de 17 ans, tué par un jeune de 14 ans à cause d'un différend sur les réseaux sociaux. Elle s'inquiète de la dangerosité de ces derniers pour la jeunesse.

Les réseaux sociaux rendent-ils fous? L'adolescent de 14 ans suspecté d'avoir poignardé une lycéenne à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) vendredi a été mis en examen dimanche pour "meurtre". Il a reconnu les faits en garde à vue, "mais soutient n'avoir pas eu l'intention de donner la mort" selon son avocat.

Marjorie, une adolescente de 17 ans, a été tuée sur le parvis de sa cité Pierre-et-Marie-Curie en banlieue parisienne. Elle était venue défendre sa petite soeur attaquée sur les réseaux sociaux par le garçon. Le jeune homme, en fuite, avait été interpellé vendredi soir au domicile de sa mère dans une banlieue voisine à Massy.

"On croit que sa fille est en sécurité quand elle est enfermée dans sa chambre mais pas du tout !"

Un fait divers et des problèmes de harcèlement liés au réseaux sociaux déjà vu un peu partout en France. Dans Les Grandes Gueules, Bintou a témoigné de la violence qui peut naître d'une campagne de harcèlement sur Snapchat. Sa fille était abonnée au compte de l'adolescent de 14 ans, soupçonné d'avoir poignardé mortellement Marjorie.

"Ma fille a assisté à la discussion. C'était des reproches sans queue ni-tête. Par rapport à l'apparence, au physique. Je trouve ça dramatique. Ce qui me choque, c'est qu'ils se font insulter avec des gros mots. Pour eux, c'est normal, ces échanges. Le pire, c'est qu'on ne sait pas pourquoi ça a dérapé.
Souvent on ne sait même pas de quoi ça part. Ma fille a eu des problèmes pour des moqueries au sujet d'un pantalon d'une camarade, ou d'une coiffure. Ma fille connaît le meurtrier, mais moi même je ne l'avais jamais vu! On croit que sa fille est en sécurité dans sa chambre mais pas du tout! Ils sont sur leurs téléphones et exposés à tous les dangers."

>>> A LIRE AUSSI - "Il est un peu la star de la cité": ce que l'on sait du suspect de 14 ans mis en examen pour "meurtre" à Ivry

"Il faudrait faire des campagnes publicitaires pour que les jeunes puissent appeler des numéros quand ils sont en danger"

Bintou explique qu'avec la multiplication des faits divers, elle commence à regarder davantage ce qu'il y a dans le portable de sa fille. 

"Je vois que ma fille se fait insulter mais elle dit que c'est normal. Je vais peut-être aller un peu loin mais le téléphone est devenu une arme de destruction massive ! C'est devenu terrible.
Les enfants sont exposés à tous les dangers. Ma fille est choquée, moi aussi. Il faudrait faire des campagnes publicitaires pour que les jeunes puissent appeler des numéros quand ils sont en danger".

>> A LIRE AUSSI - "Enfermer les jeunes n'est pas la solution": les parents bientôt pénalement complices des méfaits de leurs enfants?

J.A.