"Les gens ont dévalisé les magasins": une prof de Français en Italie décrit une situation tendue mais maîtrisée
Le nombre de décès dus au coronavirus a grimpé à cinq lundi en Italie où les autorités ont mis en place des barrages pour isoler une dizaine de villes du nord du pays, coeur économique de la péninsule, pour tenter d'endiguer l'épidémie.
La soudaine flambée depuis vendredi des cas de nouveau coronavirus, passés de 6 à 219 en quatre jours, fait de l'Italie le pays le plus touché en Europe et le troisième dans le monde après la Corée du Sud et la Chine. C'est devenu le premier pays d'Europe à imposer des mesures de quarantaine dans une dizaine de communes du nord de la péninsule.
"C’est l’angoisse, c’est la panique..."
Caroline, auditrice des Grandes Gueules, professeur de Français en Italie, est intervenue en direct ce lundi pour livrer ses impressions sur la situation actuelle sur place, alors qu'elle se trouve à quelques dizaines de kilomètres d'où a été recensée la première victime dans le nord-est du pays.
"C’est l’angoisse, c’est la panique, c’est la phobie. Je suis un peu au coeur de la zone où il y a eu le premier, à dix kilomètres de ce village qui est complètement blindé, géré par les forces de l’ordre pour empêcher de sortir et de rentrer.
Les gens ici ont dévalisé les magasins. Il n’y a plus de masques, plus de solutions hydroalcooliques... Je ne suis travaille plus, je suis prof de français dans les écoles publiques et dans les instituts privés et on ne travaille plus jusqu’à nouvel ordre. Il n’y a pas de cours. Mon mari est dans l’attente aussi, on ne sait pas s’il va devoir faire du télétravail."
"On est dans l’attente, les gens sont assez stressés. Il y a de l’angoisse mais de la discipline aussi"
L'Italie a depuis le début de cette situation multiplié les mesures de précaution dont la mise en quarantaine des quelque 52.000 habitants d'une dizaine de villes du Nord. Par précaution toutes les excursions scolaires sont suspendues à l'intérieur et l'extérieur de la péninsule.
"On est dans l’attente, les gens sont assez stressés. Tous bus de la région sont en train d’être désinfectés, les Vaporetto de Venise aussi. L’hôpital du premier mort a été évacué, va être vidé et désinfecté et ils ont testé tous les patients. La région est à la hauteur et prend les mesures nécessaires.
Il y a de l’angoisse mais de la discipline aussi. J’avais un cours de sport dans une salle privée, et ça a été annulé. Il y a une interdiction d’agrégation même dans ce qui est privé: les cinémas, spectacles, salles de sport…"