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Les Grandes Gueules

Loi Travail : "En France, on fabrique mal les lois", estime Thierry Mandon

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Le secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a reconnu ce lundi dans les Grandes Gueules que l'avant-projet de loi Travail portée par Myriam El-Khomri n'était "pas parfait", tout en le jugeant indispensable. Il pointe également une erreur de méthode de l'exécutif.

C'est le ministre des étudiants mais il assure qu'il n'a aucune information sur l'ampleur de leur mobilisation en vue de la manifestation prévue ce mercredi 9 mars contre l'avant-projet de loi travail de Myriam El-Khomri. Thierry Mandon, secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche était l'invité des Grandes Gueules ce lundi sur RMC. Il ne veut d'ailleurs pas s'en mêler. "(Les étudiants et lycéens) font ce qu'ils ont à faire. S'ils le font c'est soit parce qu'ils ont des inquiétudes sur le texte de loi soit, plus probablement, des inquiétudes sur leur avenir".

"Je comprends (les inquiétudes) et en même temps je ne comprends pas (cette mobilisation) parce que ce n'est pas cette loi qui fait la précarité aujourd'hui, c'est la précarité qui fait la loi. Et cette loi prétend répondre à cette précarité", explique le secrétaire d'État.

"Ce n'est pas cette loi qui fait la précarité, mais l'inverse"

Thierry Mandon reconnaît que "l'avant-projet n'est pas un texte parfait" et qu'il y a "des choses à corriger". "Pour autant, faut-il renoncer à légiférer ? Non, ce serait une erreur", répond-il à tous ceux, étudiants, syndicats ou... socialistes qui veulent une suppression pure et simple de la loi.

S'il juge donc la loi sur le Travail indispensable, le secrétaire d'État n'en est pas moins critique sur la méthode de l'exécutif. "Ce qui est sûr, c'est qu'un texte sur le dialogue social a des exigences en termes de dialogue, a ironisé Thierry Mandon. On ne passe pas un texte sur le dialogue social sans concertation, tant des syndicats que des parlementaires". Il espère d'ailleurs une chose : "Qu'il n'y aura pas de 49-3".

"On va trop vite à légiférer"

Réfutant l'idée selon laquelle la France est irréformable, Thierry Mandon, évoque plutôt une mauvaise façon de légiférer.

"Je crois, qu'à gauche comme à droite, on fabrique mal les lois. On va trop vite à légiférer. Ça dépasse la question du dialogue social et des représentations syndicales".

L'ancien secrétaire d'État à la réforme administrative et à la simplification a d'ailleurs déjà fait des préconisations pour améliorer le processus législatif et faciliter l'acceptation des lois et réformes par la société, avant de changer de portefeuille. "Quand on veut faire une loi, premièrement on affiche ses intentions. Deuxièmement, on commence par un faire un débat sur les impacts prévus de ces intentions, et troisièmement on écrit la loi. Enfin, quatrièmement, deux ans après le vote d'une loi, on y revient pour corriger ce qui doit l'être. C'est ce qui se fait à l'étranger".

Thierry Mandon, le répète : "Il faut réformer la fabrique à légiférer, la fabrique de la loi, et cela doit être un enjeu du prochain quinquennat".

Philippe Gril avec les GG