Lycéens parisiens en garde à vue: "C'est de l'abus"
Des gardes à vue abusives? Une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi devant le nouveau tribunal de Paris pour dénoncer les gardes à vue et le défèrement de mineurs accusés d'avoir occupé brièvement un lycée après la manifestation des fonctionnaires mardi.
Mardi soir, 101 personnes ont été interpellées après avoir tenté d'occuper le lycée Arago (XIIe arrondissement). Au total, plusieurs dizaines d'entre elles, dont 27 mineurs, ont été présentées jeudi au parquet en vue d'éventuelles poursuites. Des gardes à vue qui ont lancé la polémique. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a rétorqué que "parmi les gens qui commettent des actes violents, vous avez aussi des mineurs donc à partir de là les forces de police font respecter la loi".
"On n'est pas obligé de les maintenir 36 heures dans un commissariat"
La GG Charles Consigny, qui ne soutient pourtant pas le mouvement des étudiants et lycéens, estime aussi ces gardes à vue excessives: "Il faut qu'on arrête d'envoyer tout le monde en garde à vue au moindre prétexte. On a une espèce de passion pour la garde à vue pour l'interpellation pour le défèrement pour l'incarcération. On peut aussi se détendre une seconde, il y a des jeunes qui occupent un lycée pour jouer à Che Guevara, ça emmerde tout le monde, on les sort du lycée et basta. On n'est pas obligé de les maintenir 36 heures dans un commissariat".
Et de tacler au passage Gérard Collomb: "M. Collomb fait quand même un peu de la politique quand il fait les déclarations qu'il fait et qu'il justifie tous les abus policiers. Il sait que c'est populaire de soutenir ce genre de choses, je pense que là il y a un abus, il suffisait de les sortir du lycée".