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"Marine Le Pen est capable de vous agresser de manière spectaculaire": une ancienne membre du FN raconte l'envers du décor du parti

Députée européenne non-inscrite, ancienne membre du Front national, Sophie Montel dénonce l'envers du décor au sein du parti d'extrême-droite assurant que Marine Le Pen n'a jamais cherché a avoir le pouvoir.

Ancienne députée européenne du Rassemblement national désormais non-inscrite, Sophie Montel, auteure de Bal tragique au Front national, trente ans au cœur du système Le Pen, a tenu a dénoncé les agissements de plusieurs membres du parti qu'elle a quitté en 2017. Elle était l'invitée du "Grand Oral" des Grandes Gueules de RMC, vendredi.

"Il y a une grande violence dans ce mouvement. Marine Le Pen est capable de tenir des propos violents et vous agresser de manière spectaculaire. Effectivement, il y a beaucoup de gens qui s’écrasent puisqu’elle tient les clés des investitures donc c’est la loi du silence", a-t-elle d'abord assuré avant de préciser que c’est le cas dans beaucoup de partis.

"Ce qui les intéresse les Le Pen, c'est le business"

La conseillère régionale de Bourgogne-France-Comté, a également assuré que les Le Pen n'étaient en fait pas du tout intéressé par le pouvoir:

"Jean-Marie Le Pen on savait qu’il ne voulait pas accéder aux responsabilités. Je m’aperçois que Marine Le Pen c’est pareil, ce qui les intéresse c’est le business. Ça se voit qu’ils ne veulent pas accéder aux responsabilités", a-t-elle ajouté avant de raconter les séances d'investitures des candidats.

Membre du bureau des investitures de régionales à partir de 2013, elle assure avoir été "effarée" par les méthodes de sélection des candidats:

"On démonte un candidat en disant qu’il est ‘nul’ et on peut dire de lui que c’est un 'débile, abruti incapable de prendre la parole ou de rédiger deux lignes en français', mais on finit par les investir. On méprise alors le candidat et les électeurs", a expliqué Sophie Montel.

"J’ai été conne et naïve je voulais changer les choses de l'intérieur"

Si sur le plateau des GG, certains lui ont reproché de ne pas avoir quitté le mouvement plus tôt la soupçonnant d'avoir également voulu toucher sa part du gâteau:

"J’ai cru en Marine Le Pen. Ce livre c’est la désillusion complète (…) Je n’ai pas profité du business. J’ai tenu parce que j’étais bercée d’illusion. J’ai été conne et naïve je voulais changer les choses de l'intérieur", a-t-elle rétorqué.

A la fin du "Grand Oral", Alain Marschall est également revenu sur un passage "crapoteux" du livre où Sophie Montel explique que, selon elle, "En échange de faveurs sexuelles, on pouvait monter les échelons au FN". Ce dernier a alors lu quelques passages écrits par la députée européenne:

"Je me souviens de ce très haut placé dans la hiérarchie frontiste dont le jeu préféré était de convertir de jeunes hommes bruns à l’homosexualité…". Il n’en fallait pas plus à Sophie Montel pour glisser que cela se faisait "en échange de place, de promotion".

Les GG avec Guillaume Dussourt