Marseille: "Je suis infirmière libérale et je ne vais plus dans certains quartiers"
Est-ce le Far-West dans certains quartiers de Marseille? Lundi, en plein après-midi, des policiers ont été mis en joue par des hommes armés de kalachnikovs après une fusillade dans une cité sensible de la ville.
Ce mardi, chez les GG, Jeanne, infirmière libérale, s'agace que l'on s'étonne de la situation de ces quartiers. Elle-même en a fait les frais à l'occasion de déplacements professionnels:
"Lorsqu'on arrive dans ces quartiers, il y a des gamins en bas des cités, ils sont 4 ou 5, ils vous empêchent de passer et vous demandent ce que vous venez faire. Et ils demandent 50 euros pour pouvoir passer. Alors j'essaie d'expliquer que je suis infirmière libérale que je vais peut-être soigner leur mère, leur sœur, leur père. Certains sont plus ou moins sympas, mais ils ont 12, 13 ans!"
A 55 ans, Jeanne a finalement jeté l'éponge: "Donc oui, c'est le Far-West! Moi je n'y vais plus. Le soir quand vous arrivez à 19h, vous garez la voiture dans un endroit éclairé et vous êtes entourée de garçons et de filles qui vous posent des questions. Une fois, deux fois… Au bout de cinq fois c'est fini! La dernière fois, j'avais des cures de chimio. On a fini par mettre les patients dans des dispensaires parce qu'on ne voulait plus y aller".