Matraques et distribution d'argent: un habitant de Bure critique les méthodes de l'Etat

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C'est une opération qui a surpris tout le monde. 500 gendarmes ont évacué la ZAD de Bure ce jeudi matin, sur le futur site d'enfouissement de déchets radioactifs. Une opération mal vécue et dénoncé dans les Grandes Gueules par Jérôme, habitant de cette commune de la Meuse et militant contre le projet d'enfouissement des déchets radioactifs. "J'habite à Bure, et il y a une pression policière énorme, un harcèlement... Non, ce ne sont pas seulement des chevelus ou des zadistes, ou je ne sais quoi (qui occupent la zone), ce sont aussi des habitants de Bure qui refusent que ce territoire devienne un désert nucléaire".
"Ici, les méthodes de l'État c'est la matraque et l'argent, s'énerve Jérôme. On achète les consciences en arrosant les communes d'argent pour refaire des trottoirs, des lampadaires, et on utilise la matraque contre tout type d'opposition au nucléaire".
"Une occupation illicite mais légitime"
"C'est une occupation illicite, évidemment, mais elle est légitime, poursuit cet habitant. Il était nécessaire de rendre visible ce débat sur les déchets radioactifs. Le gouvernement a voulu enfouir des déchets radioactifs dans le sud Meuse, un territoire désertifié, pour faire oublier ce problème". "C'est une question de société: est-ce qu'on va choisir que les territoires ruraux deviennent les poubelles de la ville?", interroge-t-il. "Il faut réfléchir à des alternatives", dit-il citant comme une des solutions "le stockage en sub-surface sur les centrales nucléaires qui deviendront de toute façon des zones mortes".