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Menaces sur Charlie Hebdo: "Ce journal vit dans une caserne au quotidien", assure Gilles Raveaud

Depuis la republication des caricatures de Mahomet, Charlie Hebdo fait l'objet de nouvelles menaces. Journaux, magazines, chaînes de télévision et radios ont alors publié une lettre ouverte ce mercredi appelant les Français à se mobiliser en faveur de la liberté d'expression.

Depuis deux semaines, le procès des attentats de 2015 s’est ouvert devant les Assises de Paris. Juste avant l’ouverture de ce procès historique, le journal satirique Charlie Hebdo, dont la rédaction avait été décimée par l’attaque des frères Kouachi en janvier 2015, avait décidé de republier les caricatures de Mahomet, qui en avaient fait une cible des djihadistes. 

Une nouvelle publication qui a provoqué de nouvelles menaces de mort de la part d’organisations terroristes. Le journal ainsi que d’autres médias Français ont publié une lettre apparue en Une du magazine cette semaine. 

"Grâce à une mobilisation historique des médias français, en publiant tous ensemble cette lettre à nos concitoyens aujourd'hui, nous souhaitons envoyer un message puissant pour défendre notre conception de la liberté d'expression, mais, bien au-delà, de la liberté de tous les citoyens français", indique Riss le directeur de la publication de Charlie Hebdo, invitant "tous les médias qui le souhaiteraient à publier cette lettre".

"C’est une rédaction qui vit comme si elle était coupable"

Les menaces qui ont aussi touché la DRH du journal qui a dû être exfiltrée de chez elle sont donc toujours réelles pour Charlie Hebdo.

“On vit tous nos vies donc c’est normal qu’on oublie, mais voilà Charlie, c’est ce journal qui vit dans une caserne au quotidien en 2020 en France. Rien que ce fait-là, c’est incroyable. C’est une rédaction qui vit comme si elle était coupable. 
Quand vous êtes dans les locaux de Charlie, vous ne pouvez pas oublier l’attentat parce que tout vous le rappel. Vous avez chaud, mais vous ne pouvez pas ouvrir la vitre parce qu’elle est blindée, le service informatique est plus sécurisé que celui de l’Elysée. Il y a une procédure de sécurité très stricte autour du journal tout le temps”, assure Gilles Raveaud. 
Guillaume Descours