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Les Grandes Gueules

Militantisme vegan violent: "C’est totalement contre-productif pour leur cause"

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Un nouveau commerce lillois a été attaqué par des militants vegan lundi: la vitre d'un restaurant spécialisé dans le canard a été brisée et taguée. Une violence contre-productive pour la cause animale ?

Plusieurs attaques ont été recensées ces dernières semaines contre des commerces lillois, principalement des boucheries, victimes de jets de projectiles et de peinture, bien recouvertes de faux sang. Le 15 mai, la vitrine d'une boucherie située en plein centre de Lille a ainsi été recouverte par un tag "stop au spécisme", une action attribuée par la responsable du magasin à des militants de la cause végane.

Le 18 mai, la devanture d'une poissonnerie a également été dégradée, avec le même message ("stop au spécisme") inscrit sur le volet roulant. Un restaurant spécialisé dans le canard, d'après la Voix du Nord, a aussi été pris pour cible lundi.

La confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) dénonce des “comportements extrémistes”, et les Grandes Gueules ont ouvert le débat à ce sujet ce jeudi. La professeur Fatima Aït-Bounoua trouve que cette radicalité peut se retourner contre le mouvement vegan qui bénéficie actuellement d’une bonne image selon elle, et trouve que ce genre d’actions violentes ne va rien résoudre.

"Ils vont colorer de violence et de suspicion un mouvement qui gagne du terrain dans l’opinion publique"

"On ne remet pas en cause un système en s’attaquant à des individus de cette façon-là. C’est grave et c’est contre-productif pour la cause végane. Car ils vont colorer de violence et de suspicion un mouvement qui gagne doucement mais sûrement du terrain dans l’opinion publique. Par ce genre d’actions, ils vont faire perdre le terrain qu’ils ont gagné. Je vois que de plus en plus de personnes deviennent végétariens, et ceux-là sont convaincus par les mots et les images que par ce genre d’actions. Cette image sympathique ils ont tout intérêt à la garder plutôt que le côté énervé."

"On peut être vegan et accepter que d’autres ne le soient pas"

De son côté, la GG David Dickens comprend les actions violentes des militants vegan et estime que c’est un moyen comme un autre de faire parler de ses idées et de faire avancer sa cause. "D’autres pensent que les animaux élevées aux antibiotiques, c’est aussi violent que l’agression qui a eu lieu lundi."

Mais imposer aux autres une façon de penser irrite Olivier Truchot. “Ca traduit la radicalité d’une partie de notre société. Elle s’exprime dans d’autres mouvements. On peut être vegan et accepter que d’autres ne le soient pas. C’est ça vivre ensemble. On saccage une poissonnerie, non mais dans quel monde vit-on ?”

J.A. avec les GG