Nicolas Dupont-Aignan: "Il faut adapter l'État de droit à l'état de guerre"

Nicolas Dupont-Aignan veut adapter l'Etat de droit à "l'état de guerre". - -
"Il serait peut-être temps de passer aux vraies mesures." Deux jours aprèsl'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray dans lequel le père Jacques Hammel a été assassiné, Nicolas Dupont-Aignan ne cache pas son exaspération.
"Nous sommes en guerre, nous sommes un pays de mou qui ne veut pas livrer la guerre. Il serait peut-être temps d'avoir un chef de guerre, de dire qu'il faut se lever, se battre selon un plan cohérent dans le respect de notre démocratie. Je ne supporter plus cette diversion permanente", déplore-t-il dans les Grandes Gueules.
Faut-il limiter les libertés, remettre en cause des principes juridiques au nom de la lutte contre le terrorisme? Le gouvernement répond non et défend l'État de droit. Nicolas Dupont-Aignan va contre cet avis de l'exécutif.
"Le débat sur l'État de droit est surréaliste. Il n'a jamais été question de le supprimer. L'État de droit protège les terroristes et laisse assassiner les victimes. Il faut adapter l'État de droit à l'état de guerre", estime le député de l'Essonne.
"C'est toute la chaîne qui déraille"
En tête des propositions de plusieurs élus de droite, la possibilité de placer en centre de rétention après leur peine les individus condamnés pour terrorisme ainsi que ceux fichés S pour radicalisation. Au mois de juin Manuel Valls avait déjà rejeté l'idée d'un "Guantanamo" à la française. Le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas s'y oppose également pointant du doigt "l'arbitraire" qui consisterait à "enfermer sans preuve" des individus jamais condamnés. Pour Nicolas Dupont-Aignan, l'argument de l'État de droit ne tient pas.
"On le fait pour l'hospitalisation d'office pour des gens qui ont des troubles des psychiatriques, on les arrête avant qu'ils commettent des crimes", indique-t-il.
Il regrette au passage le placement sous bracelet électronique d'Adel Kermiche, l'un des terroristes de Saint-Etienne-du-Rouvray, fiché S. "C'est toute la chaîne qui déraille", considère-t-il, dénonçant un "problème de folie judiciaire".
Des mesures "très rigoureuses" sont désormais nécessaires alors qu'une partie de la classe politique et des Français "ne veut pas voir la réalité" selon lui. Nicolas Dupont-Aignan plaide également pour l'expulsion des "étrangers qui mettent le désordre dans notre pays", en prenant pour exemple direct Mohammed Lahouaiej Bouhlel, le terroriste de Nice. Il souhaite ensuite une réorganisation de l'islam de France avait de reconstruire "une belle société qui rassemble les Français".