"Nous n'avons pas besoin de la parole de Salah Abdeslam", assure l'avocat de parties civiles du 13-novembre
Le procès hors norme des attentats du 13-novembre doit se tenir en janvier 2021 devant la Cour d'assises spéciale de Paris. L'audience devrait durer six mois alors que 20 personnes sont attendues sur le banc des accusés et que 1700 se sont portées parties civiles. Seul membre du groupe de terroristes du 13-novembre encore en vie, Salah Abdeslam, incarcéré à Fleur-Mérogis, continue de se murer dans le silence. Un silence qui n'inquiète pourtant pas Gérard Chemla, avocat de 125 parties civiles.
"Il ne faut jamais se mettre à genoux devant quelqu’un pour qu’il parle. Nous n’avons pas besoin de la parole de Salah Abdeslam", assure le conseil ce lundi sur le plateau des "Grandes Gueules".
"Il ne parle pas parce qu’il prend encore une fois en otage ses victimes. Si nous prions pour qu’Abdeslam parle, nous rentrons dans l’uniforme de la victime. Il faut partir de l’idée qu’on n’a pas besoin de lui. Le procès et le dossier doivent se suffire à eux-mêmes", ajoute Gérard Chemla qui n'attend rien du jihadiste. "J'aimerais qu’il ait un avocat pour que le procès soit juste et qu’il soit condamné dans des conditions qui soit indiscutables mais nous ne mettrons pas à genoux devant Salah Abdeslam", plaide-t-il.
Un procès pour "réhumaniser" les victimes
Gérard Chelma assure que les parties civiles veulent avant toute condamnation 'ré-humaniser' les victimes des attentats du 13-novembre, où plus de 130 personnes avaient perdu la vie et des centaines d'autres blessées: "Un attentat c'est quelque chose dans lequel on déshumanise les victimes. On ne tire pas sur quelqu'un en particulier, on tire sur quelqu'un qui représente quelque chose. Les parties civiles veulent "réhumaniser" les victimes et opposer aux accusés, à l'inhumanité, la justice. Ce face-à face est important".
En attendant janvier 2021, des travaux sont toujours en cours dans le hall salle des pas perdus, au sein de l'ancien palais de justice de Paris. Plus de 1700 victimes et environ 300 avocats sont attendus pendant les six mois que compte le procès. Le dossier de l'instruction est lui, long de plusieurs centaines de milliers de page.