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Buzyn candidate à la mairie de Paris: "La preuve que les ministres de la Macronie font de la figuration et prennent les Français pour des cons"

Alors qu'elle assurait qu'elle ne serait pas candidate vendredi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a finalement été désignée pour remplacer Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris. Les professionnels de santé ont dénoncé son départ du ministère alors que les services d’urgence sont en grève depuis près d’un an.

Panique à bord. La République en Marche a passé le week-end à chercher une solution de remplacement à Benjamin Griveaux, jusqu’alors candidat à la mairie de Paris et qui a renoncé après vendredi après la diffusion de vidéos intimes. Et la décision est tombée dimanche. C’est Agnès Buzyn la ministre de la Santé qui a été choisie pour mener la liste du parti présidentiel à la mairie de Paris : "J’y vais avec cœur, avec engagement, avec sérieux, avec détermination. J’y vais pour gagner, j’ai toujours vécu dans cette ville, j’y suis né, j’y ai élevé mes enfants, je la connais et je connais aussi ses problèmes", a lancé la désormais ex-ministre.

Très vite, des voix se sont élevées contre cette candidature, les professionnels de santé l’accusant d’abandon de poste alors que les services d’urgence sont en grève depuis près d’un an et qu’un premier mort lié au Coronavirus en France a été recensé: "Les fenêtres des hôpitaux clignotent avec un SOS, ils sont en grève depuis un an. Une infirmière psy a été poignardée, il y a l’affaire Le Scouarnec, il y a un premier mort du coronavirus en France, et pendant ce temps-là on joue aux chaises musicales. On lâche ces dossiers importants pour les donner à quelqu’un d’autre. On joue à un moment où on ne peut pas jouer", a assuré ce lundi dans "Les Grandes Gueules" Fatima Aït-Bounoua.

Quand Agnès Buzyn assure ne pas être candidate

"Comment peut-elle dire 'je ne peux pas faire les deux, je reste', et changer d’avis en 72h ?", a-t-elle ajouté, alors qu’Agnès Buzyn assurait vendredi qu’elle ne se présenterait pas à la mairie de Paris : "J’ai beaucoup de réformes dans mon ministère et c’est rajouter un surcroît de travail inattendu que cette crise du coronavirus. J’avais dit à Benjamin Griveaux que malgré mon soutien, je ne pourrais pas m’engager auprès de lui", expliquait la ministre sur France Inter vendredi. Avant visiblement de changer d’avis en l’espace d’un week-end.

Même son de cloche pour Maxime Lledo qui s’en est pris lui à la macronie dans son ensemble : "On a la preuve ici que les ministres de la Macronie font de la figuration et prennent les Français pour des cons. On ne peut pas être ministre de la Santé en pleine pandémie et dire qu’on ne peut pas se délester de ce poste puis dimanche soir, se dire candidate".

"La déclaration à la sortie de son ministère pue le faux"

"La déclaration à la sortie de son ministère pue le faux. C’est du langage politique que je ne peux plus entendre : "'détermination, courage, sympathie, empathie, volonté, force', c’est imbuvable", a dénoncé l’étudiant.

Seul Olivier Truchot a salué ce départ : "Je ne comprends pas. Les gens n'ont pas cessé de la critiquer en tant que ministre de la Santé et regrettent aujourd'hui son départ du ministère. Si elle n'est pas bonne, qu'elle quitte son ministère est une bonne chose".

Agnès Buzyn aura la lourde tâche de combler le retard de La République en Marche, alors que les derniers sondages plaçaient Benjamin Griveaux troisième des intentions de vote, loin derrière Anne Hidalgo la maire sortante et Rachida Dati, la candidate LR.

Guillaume Dussourt