Olivier Véran assure qu'il y a assez de réactifs pour les tests Covid: "C'est faux", lui rétorquent des biologistes

Le président du syndicat des jeunes biologistes, le Dr Lionel Barrand, est abasourdi quand il entend le ministre de la Santé dire qu'il n'y a pas de problèmes d'approvisionnement de réactifs pour réaliser les tests Covid-19.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a fait un point global sur la situation sanitaire en France face à la pandémie de Covid-19. Mais il n'a pas annoncé de mesures concrètes permettant de réduire les délais trop longs pour faire un test ou en avoir le résultat. "Nous sommes confrontés à de réelles difficultés organisationnelles", a-t-il concédé.

Pour résoudre ce problème, les pouvoirs publics ont défini une liste de personnes prioritaires (les gens qui ont une ordonnance, ceux qui ont des symptômes ou les soignants).

"Je ne comprends pas comment notre ministre de la Santé peut dire quelque chose comme ça"

Le ministre a également assuré qu'il n'y avait pas de problèmes d'approvisionnement, notamment concernant les réactifs. Ce que conteste ce vendredi matin dans Les Grandes Gueules le président du syndicat des jeunes biologistes, le Dr Lionel Barrand, qui est globalement déçu de l'intervention de jeudi.

"On a été très déçus, la priorisation, ce n'est pas nouveau. On ne peut pas prioriser au laboratoire sur la base des symptômes, c'est subjectif. On ne fait pas de consultation directement au comptoir. (...) Ce n'est pas la bonne stratégie. Il faut cibler les personnes qui en ont le plus besoin pour avoir des résultats rapidement.
(Pour les réactifs), c'est faux. Honnêtement, je ne comprends pas comment notre ministre de la Santé peut dire quelque chose comme ça. J'y suis confronté, les laboratoires publics ou privés autour de moi ont quasi tous des problèmes de réactifs, que ce soit pénuries voire des ruptures. Il a peut-être interrogé les industriels mais pas les laboratoires."

Le président du syndicat donne un exemple avec des sociétés américaines qui livrent des réactifs au "gompte-gouttes": de quoi faire 48 tests par semaine pour des laboratoires qui en font 400 par jour. "Et je n'exagère même pas!", conclut Lionel Barrand, abasourdi.

J.A. avec AFP