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"On est très inquiets de ce qui s’est passé à Noël", alarme Vincent Maréchal, professeur de virologie

Il estime que les fêtes de fin d'année vont favoriser une circulation plus importante du virus dans les prochaines semaines.

C’est la crainte actuelle du gouvernement et de certains médecins, le risque d’un rebond épidémique après les fêtes de fin d’année. En effet, les réveillons de Noël et du nouvel an ont été propices aux rassemblements familiaux et donc aux déplacements et contacts. Alors que le nombre de cas de patients contaminés ne baisse plus, pour Vincent Maréchal, professeur de virologie à la Sorbonne, la circulation du virus risque même de reprendre d’autant plus. 

“Avec le couvre-feu, on avait vu un effet. Il y avait eu une jolie descente en Île-de-France et puis celle-ci s’est bloquée à peu près à mi-décembre et ça s’est transformé en plateau. On est très inquiet de ce qui s’est passé à Noël, en ce qui me concerne, je suis encore plus inquiet de ce qui a pu se passer entre le 31 décembre et le 1er janvier. Et là, les derniers signaux qu’on a semblent montrer qu’on est en train de repartir et donc de relancer la circulation du virus”, indique-t-il. 

Le problème des variants

L’autre motif d’inquiétude selon le virologue, c’est l'arrivée du variant britannique du Covid-19 en France. Les autorités ont déjà constaté quelques cas de contamination à Paris notamment. 

“On aurait peut-être pu gagner un petit peu de temps. Il y a actuellement une vingtaine de cas décrits sur le territoire. Ce qui est très préoccupant, c’est que sa capacité à être transmis est bien plus élevée. On pense que ce variant est à la fois plus produit dans la salive et donc quand vous parlez à quelqu’un et que vous postillonnez la quantité de virus est plus importante. Et puis la mutation semblerait favoriser l’accrochage du virus sur les cellules. C’est ce qui explique que le taux de transmission serait de 50 à 70% plus élevé que la forme normale”, détaille-t-il. 

Il affirme qu’il est plus inquiet actuellement que depuis le début de l’épidémie, car les problématiques sont désormais multiples avec l’arrivée des variants. 

Guillaume Descours