Pascal Boniface: "Daesh n’a pas déclaré la guerre au Brésil mais la menace est globale"

Pascal Boniface est le président de l'Institut de relations internationales et stratégiques. - -
Les Jeux Olympiques de Rio s'ouvrent sur fond de crise sociale et politique. Mais également sous la menace d'un attentat terroriste, prise au sérieux par les autorités. "Daesh n'a pas déclaré la guerre au Brésil, mais la grande crainte pour les Jeux de Rio c'est un attentat, la menace est globale", explique Pascal Boniface, le président de l'Institut de relations internationales et stratégiques dans les Grandes Gueules. Pour lui, même si le groupe terroriste n'a jamais visé le Brésil, l'événement organisé est une cible potentielle.
"On a un événement exceptionnel et donc il est tentant de faire un attentat parce que toutes les caméras du monde sont braquées sur Rio", rappelle le chercheur.
Pour autant, un attentat comme l'attaque de Munich lors des Jeux Olympiques de 1972 contre la délégation israélienne ne pourrait plus se reproduire selon Pascal Boniface. "Au village olympique, c'est très sécurisé et fermé. Mais c'est dans les rues, dans l'accès aux compétitions, sur Copacabana, on ne pourra pas fouiller tout le monde", constate-t-il.
"Tous les événements menacés d'un attentat"
Désormais selon le spécialiste des relations internationales, "tous les événements qui sortent de l'ordinaire sont menacés d'un attentat". "La sécurité deviendra la préoccupation majeures des attentats", ajoute-t-il. Une préoccupation qui de retour en France s'est illustrée ce vendredi par l'annulation de la traditionnelle braderie de Lille prévue au mois de septembre. Une annulation sur laquelle s'interroge Pascal Boniface.
"Si on annule la braderie de Lille, il faut peut-être faire d'autres annulations. On peut comprendre qu'ils ne voulaient pas avoir sur la conscience un éventuel attentat dans un périmètre fermé mais toute manifestation peut-être le lieu d'un attentat", remarque le directeur de l'IRIS.
Face à la menace omniprésente en France, la question des annulations d'événements se reposera très fréquemment. "Le type de décision vers lequel on s'achemine c'est on garde ce qui est régulier et on annule ce qui est exceptionnel. La braderie c'est une fois tous les ans donc on l'annule, par contre on sait qu'on ne peut pas arrêter le métro mais il y a autant de chance qu'il y ait un attentat qu'à la braderie de Lille", observe Pascal Boniface. Tout comme les autorités le martèlent depuis plusieurs mois, le chercheur le rappelle, "on doit s'habituer au risque terroriste pour longtemps".