Pétition contre Orelsan sur le terme "mongol": "N’importe quoi", "ridicule" pour "Les Grandes Gueules"
"Les gens, ils fument quoi ?" Cette incompréhension, exprimée par Kaouther Ben Mohamed dans "Les Grandes Gueules" ce jeudi sur RMC et RMC Story, est suscitée par la pétition lancée par le directeur de l’association Routes nomades contre Orelsan et sa chanson "L’odeur de l’essence", dans laquelle il utilise le terme "mongol". "On fait les Mongols pour plaire aux Mongols", écrit et chante notamment le rappeur de Caen.
"On ne peut plus parler, en fait ? Tous les chanteurs, les artistes, doivent soupeser chaque parole, regrette Kaouther Ben Mohamed, présidente de l'association ‘Marseille en colère’. Ce n’est pas possible. S’il avait parlé des trisomiques, ça aurait été plus compliqué à défendre. On aurait pu comprendre la douleur des parents de ces enfants. Mais là, sans déconner, c’est n’importe quoi !"
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"C’est une époque de dingues"
"Orelsan, je vous rappelle qu’on lui avait déjà cassé la tête en 2009 pour sa chanson ‘Sale pute’, ajoute l’enseignante Barbara Lefebvre. Toutes les féministes avaient bousillé sa première tournée. Heureusement que sa carrière ne s’est pas arrêtée là. Vraiment, soutien plein et entier à Orelsan. C’est une chanson extrêmement forte. Tout l’album n’est pas de la même qualité, mais cette chanson-là et Civilisation, ce sont vraiment de grandes chansons sur l’air du temps. C’est un auteur. Il est là pour refléter notre époque. Et ‘L’odeur de l’essence’ reflète bien notre époque. Cette polémique aussi. C’est une époque de dingues, de dingues absolus qui ne sont même pas capables d’écouter une chanson, qui ressentent une micro-agression… Arrêtez, sortez, allez vivre un peu. Bravo Orelsan !"
"Je trouve ça ridicule, juge aussi le prof d’économie Thomas Porcher. C’est un terme, ce n’est pas toute la chanson. L’histoire de la Mongolie est intéressante, mais je ne pensais pas que le parallèle irait jusque-là. L’association peut faire une note d’information, mais allez dire qu’il faut s’excuser, que c’est dénigrant, que c’est contre le vivre-ensemble…"
Pour Fred Hermel, "Orelsan est le chanteur à la mode et bat des records de vente, donc automatiquement, il y a quelqu’un qui essaye de récupérer les miettes". "Le problème, c’est l’influence, enchaine l’auteur de ‘C’est ça la France’. On sait très bien que beaucoup d’artistes font relire leurs textes par le service juridique, de peur de choquer. Il y a de plus en plus d’autocensure, de peur d’avoir une campagne d’une association. Donc on limite la liberté d’expression, on uniformise toute la création artistique. C’est terrible."