Pourquoi François Ruffin (LFI) et Bruno Bonnell (LREM) sont main dans la main pour une cause commune

Pour ce qu’ils appellent les "métiers du lien" (assistantes maternelles, auxiliaires de vie sociale, animatrices périscolaire, accompagnants de personnes en situation de handicap…), certains députés ont dépassé les clivages politiques pour faire avancer le pays. C'est le cas de François Ruffin (La France insoumise) et Bruno Bonnell (La République en marche) pour qui c’est "complètement aberrant" que ces métiers ne soient pas reconnus comme des professions.
Près d’un million de personnes sont recensées dans ces métiers, même si selon l’aveu des deux députés c’est difficile à recenser exactement car ils ne sont pas identifiés en tant que profession.
"C’est une cause qui dépasse largement tout clivage idéologique"
"En 2040, ça peut être 2 millions de personnes, il y a un réservoir d’emploi si on l’organise qui est extraordinaire. Donc on converge vers une cause ensemble, celle là est un territoire de paix, il y en a d’autres où on continuera à ne pas être d’accord je vous rassure! Mais c’est une cause qui dépasse largement tout clivage idéologique", souligne Bruno Bonnell dans Les Grandes Gueules ce jeudi
François Ruffin estime qu'il faut un investissement pour ces métiers dont l'amplitude horaire est conséquente, alors que les nombreux déplacements des assistants entre les visites ne sont pas comptabilisés.
"Les gens fuient ces métiers, on les décourage"
"Je vois depuis des années à quel point c’est un continent invisible. J’y suis rentré par le biais des délocalisations. Car quand une usine ferme ce qu’on propose aux hommes c’est cariste et routier, et aux femmes c’est auxiliaire de vie sociale et assistante maternelle. (...)
Demain, c’est un investissement massif qu’il faut avoir dans ces métiers-là, c’est une direction qu’on doit donner au pays. Par exemple pour les accompagnants de personnes en situation de handicap, pour son congé maternité elle a dû quitter l’Education nationale, perdre son contrat, puis re-déposer son CV et refaire tout le parcours…"
Les deux députés dénoncent le manque de formation de ces métiers particuliers. "On nous dit souvent que Google est leur meilleur ami", note Bruno Bonnell.
"Il y a un côté vocation à ce métier, mais à la place de les encourager on leur donne contrat précaire après contrat précaire. Donc on les fait fuir. Les gens fuient ces métiers", se désole François Ruffin.