Propositions de Nicolas Hulot pour l'avenir: "A-t-on vraiment besoin de ses leçons?"

L'ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a appelé mercredi à créer une conférence écologique et sociale pour réfléchir à l'après-crise du coronavirus et avance des propositions à court et long terme dans une interview au Monde.
"Il y a d'abord une urgence sociale, humanitaire, à laquelle il faut répondre avec les outils disponibles", mais il faut "penser simultanément, ou en tout cas dans un temps très court, au monde d'après, et de le faire avec cohérence", poursuit-il.
Face à la crise climatique, "on a un scénario catastrophe, d'une ampleur sans précédent, mais qui est évitable. Et, pour y faire face, on n'est pas au quart des solutions qu'on a prises contre le coronavirus", rappelle-t-il.
"Mettre fin à ce capitalisme sauvage"
Pour répondre à la crise à court terme, Nicolas Hulot met en avant quinze propositions faites par le "Pacte du pouvoir de vivre" qui regroupe une cinquantaine d'associations: "verser une prime exceptionnelle de solidarité, de 250 euros par mois et par personne, aux ménages les plus en difficulté", "aider les locataires fragilisés à payer leur loyer", "revaloriser le montant du RSA"...
Pour financer ces transformations, il faut "aller chercher l'argent là où il est, de taxer de manière plus importante les revenus qui ne sont pas issus du travail, de mettre fin à ce capitalisme sauvage", poursuit-il.
Nicolas Hulot propose de créer une conférence écologique et sociale, éventuellement "d'un format type Grenelle", à condition que "cela ne soit pas une énième consultation sans lendemain". "A terme, l'idée est de constituer une troisième Assemblée, qui prenne de la hauteur par rapport au jeu politicien, mais surtout qui planifie l'avenir en s'extrayant du rythme médiatique et politique" et de réfléchir à des "révisions constitutionnelles".
L'avis des GG
Olivier Truchot: Tous les jours on a un tribune qui nous explique de quoi être fait le nouveau monde. On a même l’impression que ce virus est miraculeux pour certains, puisqu’on vivait tellement mal avant, qu’après on va vivre tellement mieux. (...) Pourquoi accorde-t-on tant d’importance à ce que dit Nicolas Hulot ? Je me pose cette question depuis longtemps. Pourquoi dès qu’il ouvre la bouche ce serait un oracle qui nous donne la bonne parole. Il soufflait à l’oreille des Présidents, il a été aux affaires ça a été courageux mais ça a été un échec. Bien sûr qu’il faut tirer des leçons de ce que nous vivons et corriger les choses. Mais nous raconter le monde d’après avec des phrases aussi creuses sincèrement on préfère rester dans le monde d’avant.
Marie-Anne Soubré (avocate): Je trouve ça magnifique je vais les découper, les mettre au dessus de mon lit et les relire tous les jours… Ce que j’ai envie de dire à tous ces gens: Foutez-nous la paix. Les Français n’ont pas besoin de sa philosophie à deux balles. Le premier objectif c’est de se sortir de la merde, c’est pas avec ça qu’on va y arriver. Nicolas Hulot c’est très bien, mais deux pages dans Le Monde c’est un scandale. (...) On n’a pas besoin de ses leçons on a tous été solidaires.
Barbara Lefevre (enseignante): Le temps aurait été venu surtout d’assumer ses responsabilités et de rester à son ministère au lieu de s’en aller et d’essayer de faire émerger ses idées quand il était ministre d’Etat. Il avait les manettes et aurait pu le créer ce nouveau monde. (...) Quand le Rassemblement national parle de localisme, il tord le nez, il n’y a pas que lui qui parle de ça.
David Dickens (directeur marketing) : Moi je n’ai pas envie de revenir au monde d’avant. J’espère qu’on sera les acteurs actifs du changement. Je pense que prendre ces voeux pieux par le mépris c’est une erreur.