Quand la grève de la SNCF impacte les artisans: "Ce mois-ci, je ne pourrais pas me payer"

La SNCF entame sa deuxième semaine de grève par intermittence. Une grève qui commence à avoir de lourdes conséquences pour certaines entreprises.

La Confédération des petites et moyennes entreprises a tiré lundi "le signal d'alarme", indiquant que les conséquences économiques de la grève SNCF commençaient "à se faire sentir".

Pour Anita, tapissière dans la Drôme, la situation est très compliquée ce mois-ci: "Je restaure des fauteuils, je fais des rideaux. Je dépends de mes livraisons de tissus. Là, j'ai un mois de retard. Une fois que j'aurais payé mon loyer, mes charges, mon RSI, je ne pourrais pas me payer car je n'ai pas pu travailler ce mois-ci. Mon tissu arrive par le train d'Allemagne, d'Italie. Je n'ai jamais eu un tel retard. Je suis toute seule dans mon petit atelier".

"Nous, on n'a pas le temps d'aller dans la rue"

Et de souligner son inquiétude pour la suite: "C'est insupportable. Et si je ferme mon atelier, je suis SDF. Les gens n'imaginent pas les répercussions que ça peut avoir pour les gens comme nous".

Cette auditrice des GG ne comprend pas la mobilisation des cheminots: "Nous, on se tait tout le temps, on n'a pas le temps d'aller dans la rue. Je ne comprends pas la mobilisation des cheminots. Ils ont la sécurité de l'emploi. S'ils ne sont pas contents, ils peuvent prendre un boulot dans le privé. J'ai 58 ans, je travaille 12 heures par jour et je touche 1.200 euros par mois. Je n'ai pas de CE, pas de congés payés, et si je veux partir en vacances, il faut que je travaille double".

P.B.