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Les Grandes Gueules

"Quand mon mari était le chauffeur d’un sénateur...": les confidences insolites d'une auditrice de RMC

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L’affaire Rugy a relancé le débat sur la transparence des dépenses de nos politiques. Annie, auditrice des "Grandes Gueules", a voulu témoigner des abus de certains politiciens.

L’ancien ministre de l’Ecologie a dû démissionner à la suite des révélations de Mediapart. 

Le site d’information indépendant a notamment épinglé le train de vie et les dépenses du ministre l'Écologie: dîners somptueux, location d’un logement social, utilisation des véhicules de fonction pour des déplacements privés, travaux aux frais du contribuable, location d'un appartement à "loyer social préférentiel". 

Selon Mediapart et Ouest-France, l’ex-ministre se rendait même en train à Nantes, alors qu’un chauffeur faisait la route en voiture pour le conduire pendant ses week-ends.

Dans un long communiqué, François de Rugy a publié un message se disant victime d'un "acharnement médiatique". Pour Annie, auditrice des Grandes Gueules, le site d’information n’est pas allé trop loin. Au contraire: "Si Mediapart avait existé beaucoup plutôt, on aurait eu beaucoup plus d’affaires!"

Au micro d'Olivier Truchot, en direct sur RMC, elle raconte alors que, dans les années 1970, son mari était chauffeur de maître et comptait parmi ses clients le sénateur Alain Poher... qui a même assuré l'intérim présidentiel à deux reprises sous la Ve République. 

"Il attendait comme un cornichon!"

Annie confie alors les "habitudes" prises par certains politiciens d'alors et notamment que son époux et la voiture du Sénat étaient réquisitionnés pour des affaires personnelles: déplacements à l’église, surveillance de la grand-mère... et même de séance de shopping insolite: "Mon mari emmenait la fille de Monsieur Poher au Bon Marché pour qu’elle achète ses petites culottes!" 

Alors que les GG sont amusées par cette anecdote, Annie poursuit l'emploi du temps très chargé de son mari: "Il emmenait Madame Poher acheter 15cm de ruban au marché Saint-Pierre pour finir la poupée de sa petite fille […] Quand il emmenait Madame Poher à la messe et qu’elle rencontrait quelqu’un. Le chauffeur n’était pas prévenu qu’elle ne rentrait pas avec lui. Il attendait comme un cornichon!"

Le chauffeur n’était plus au service de la République mais au service d’une personne selon Annie:

"Certains week-ends, la présidente d'un groupe politique au Sénat allait voir sa famille. Mon mari l’emmenait jusqu’au domicile de ses parents et il promenait sa grand-mère avec la voiture du Sénat. Il était obligé de dormir à l’hôtel. Et qu’est-ce qui payait ça? Le contribuable!"

Autant d'anecdotes qui semblent, aujourd'hui, totalement anachroniques. Ou presque: lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron a salué "le sens des responsabilités" de François de Rugy, avant de rappeler à tous les ministres, "l'importance que revêt le respect scrupuleux et strict de la séparation des activités publiques et privées".

Le chef de l'Etat et Edouard Philippe ont alors invité les ministres à être "extrêmement précautionneux et attentionnés" sur ce point.

Marie Roux