Réouverture des écoles à partir du 11 mai? "On va devenir la Garderie nationale"

Les doutes sont nombreux concernant un éventuel retour en classes à partir de la mi-mai.

Dans son allocution télévisée de lundi soir, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé que les crèches, écoles, collèges et lycées pourraient rouvrir "progressivement" à partir du 11 mai. Cette réouverture ne se fera "pas du jour au lendemain", et la priorité pourra être donnée "aux publics les plus fragiles", a précisé mardi le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.

"Toutes les écoles ne seront pas ouvertes le lundi 11 mai", a dit le ministre sur France 2. "On va élaborer toute une méthodologie" de reprise "qui passe forcément par de très grands aménagements. En mai juin ce ne sera pas du tout comme avant, ce sera forcément différent", a-t-il prévenu.

"Quand on voit qu'on est incapable d'y tenir des sanitaires propres..."

La réouverture progressive des crèches, écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai ferait courir "un risque inutile", a estimé sur Franceinfo le président de la Fédération des médecins de France Jean-Paul Hamon.

Certains enseignants sont également dubitatifs, notamment Barbara Lefèvre, sociétaire des Grandes Gueules. Sur RMC ce mardi, elle pointe notamment les risques de la restauration dans les établissement et surtout des sanitaires.

"Si le 11 mai les élèves étaient invités à revenir à l'école en classe entière je pense que beaucoup de parents vont exercer une sorte de droit de retrait parental par ce qu'il y a quand même des limites à l'incohérence.
Pour la demi-pension ça me semble l'endroit avec le plus de risques pour les élèves sans parler des sanitaires qui sont dans un état catastrophique dans les écoles françaises. Ca montre le niveau de civisme hygiénique dans notre pays. Quand on voit qu'on est incapable de tenir des sanitaires propres depuis des années, tous les ans les gastros et grippes sont aussi beaucoup dues à ça, sans parler des infections urinaires chez les petites filles j'en ai vu des dizaines et des dizaines dans ma carrière."

"On va devenir des gardiens"

Laurent, professeur de mathématiques, estime de son côté que l'école deviendra une "garderie nationale".

"On va devenir des gardiens. C'est le ministère de la Garderie nationale. On va servir à deux choses. A faire repartir la France en gardant les enfants et diffuser la maladie dans toute la population. On va servir de vecteur, on va ramener la maladie à la maison. On va être au feu. Les gamins sont les uns sur les autres, toussent... "

Une parent d'élève est également intervenue dans les Grandes Gueules et y a évoqué ses doutes sur un retour à l'école en mai.

"Moi ma fille ne retournera pas à l'école. Point barre. On ne peut pas dire tout et son contraire. Il faut être cohérents. Ce qui m'insupporte c'est d'entendre que ce soit au nom de l'égalité. Ma fille est en 3e elle a 18 de moyenne, à distance c'est pas facile, mais sur 34 élèves ils étaient 8. A un moment, où sont les parents ?"

J.A.