Rétropédalage sur la technique de "l'étranglement": "On a des gens qui agissent sous l’émotion, c’est délirant"

La technique controversée dite de "l'étranglement", dont l'abandon annoncé par Christophe Castaner a suscité la colère des policiers, "continuera d'être mise en oeuvre" jusqu'à ce qu'un nouveau mode d'interpellation soit défini, a indiqué lundi le chef de la police nationale.
"Dans l'attente de la définition d'un nouveau cadre et dans la mesure où les circonstances l'exigent, la technique dite de l'étranglement continuera d'être mise en oeuvre avec mesure et discernement et sera remplacée au fur et à mesure de la formation individuelle dispensée ", écrit le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, dans une note de service consultée par l'AFP.
Une personne qui résiste physiquement à l'interpellation, menace des policiers ou des tiers pourra encore faire l'objet d'une clé d'étrangement, précise la note.
Un groupe de travail installé mercredi
Le patron de la police nationale précise qu'un groupe de travail sera installé mercredi "pour définir une technique de substitution". Il devra rendre ses conclusions "avant le 1er septembre".
L'annonce de l'abandon de la clé d'"étranglement" par Christophe Castaner, le 8 juin après un week-end de mobilisations contre les violences policières, avait provoqué la colère des syndicats et des agents sur le terrain, qui ont, depuis, organisé des protestations symboliques avec dépôts de menottes.
"C'est une note qui arrive tardivement mais qui arrive bien", a souligné Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité-SGP-FO. "Il y avait un flou artistique. Ces éclaircissements vont dans le bon sens. Le problème, c'est que les propos du ministre ont généré beaucoup de crispation et de relance de dossiers en attente, notamment sur le volet social, statut des travailleurs de nuit, facilitation des voies d'avancement"
Dans un tract, le syndicat Alliance dit lui "prendre acte de cette première avancée mais reste mobilisé dans l'attente de l'audience auprès du président de la République".
"On est chez les fous!" Le coup de gueule de Zohra Bitan dans Les GG
"C’est surréaliste On voit bien que l’expérience et la compétence font cruellement défaut à l’entourage du président de la République. Dans l’émotion on annonce qu’on supprime, on lâche un peu les policiers, finalement on dit qu’on va discuter…
Comment ceux qui gouvernent réfléchissent ? On leur demande de l’efficacité. On est chez les fous. Le ministre de l’Intérieur doit garantir paix sécurité protection et on a des gens qui agissent sous l’émotion, c’est délirant."