Richard Malka: "Le poids symbolique de Charlie Hebdo est devenu une pression inhumaine"
C'est un "miracle". 10 mois après les attentats contre Charlie Hebdo le 7 janvier dernier, l'hebdomadaire satirique continue de sortir en kiosque semaines après semaine. On n'y prête peut être plus aussi attention, mais Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo, invité ce vendredi des Grandes Gueules, a tenu à rappeler à quel point "le fait que ce journal soit publié chaque semaine, même pour un athée, c'est un sacré miracle".
"Après ce traumatisme, après avoir été décimé et après toutes ces attaques, que ce journal soit publié semaine après semaine alors qu'il n'y a presque plus de dessinateurs et qu'il a fallu déménager… C'est la meilleure réponse à apporter" au terrorisme et au fanatisme, a souligné l'avocat.
"Une pression colossale"
Érigés en symbole mondial de la liberté d'expression et de la lutte contre l'obscurantisme après la tuerie perpétrée par les frères Kouachi, les journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo doivent aujourd'hui travailler et vivre avec ce poids sur leurs épaules. Pour Richard Malka, c'est tout simplement "inhumain". "Le poids symbolique et planétaire est devenu tellement lourd à porter pour des journalistes et des dessinateurs que rien ne prédisposait à ça… c'est une pression colossale".
"On n’est pas des héros, on l’a jamais été, on l’a jamais voulu", disait Luz dans Libération en mai, alors qu'il venait d'annoncer sa décision de quitter l'hebdomadaire et de ne plus faire de caricatures de Mahomet. Cette pression, "chacun y a répondu à sa manière et on s'est tous demandé si on continuait ou si on s'arrêtait, confirme Richard Malka. Mais là encore, s'arrêter c'est une sacré responsabilité".