Scènes de liesse en France après France-Belgique: pourquoi ça fait du bien?

Partout en France, les mêmes images de joie. A Lille, Lyon, Nice, Rennes, Marseille et bien sûr Paris, avec des Champs-Élysées noirs de monde, comme aux plus belles heures de 1998.
Aussitôt le coup de sifflet final libérateur de la demi-finale France-Belgique, un nombre incalculable de Français sont sortis dans la rue crier leur joie, mardi soir.
Invité des Grandes Gueules ce mercredi, au lendemain de la qualification des Bleus pour leur troisième finale de Coupe du monde, Patrick Mignon, sociologue à l'université du sport, a expliqué pourquoi nous avions besoin d'exprimer ainsi notre joie en public, dans une sorte de communion:
"On a toujours besoin de bonheur. On a tout un tas de questions qui nous taraudent, la vie est difficile. Le foot, ça a toujours été un moment où on lâche prise, les Français n'y pensent plus quand ils regardent le match"
"Dans notre société très contrôlée, il y a des moments où on se lâche"
Interrogé sur les scènes parfois excessives, comme ces personnes qu'on a pu voir sur des bus à Paris ou encore dévêtues, le sociologue explique qu'il s'agit d'un instant de "lâcher-prise" collectif:
"Dans notre société très contrôlée, très disciplinée par le travail et les obligations diverses, il y a des moments où on se lâche. Cela va être pendant le football ou des concerts. Ce n'est pas le foot du championnat, qui concerne des gens très fans. La Coupe du monde, c'est très particulier, c'est tous les 4 ans".