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Les Grandes Gueules

Signes: "Il faut attendre un drame pour se rendre compte que les élus locaux mouillent la chemise pour des cacahuètes"

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La commission des lois du Sénat lance une consultation des maires sur les violences auxquelles ils sont confrontés, après la mort lundi du maire de Signes (Var) dans l'exercice de ses fonctions.

L'émotion est vive après le décès de Jean-Mathieu Michel, le maire de Signes, mort renversé par une camionnette dont il voulait verbaliser les occupants pour avoir jeté des gravats sur le bord de la route, un problème récurrent dans la région.

Une information judiciaire pour "homicide involontaire" a été ouverte. Une consultation des maires va également être lancée par la commission des lois du Sénat "afin de mettre au jour les risques auxquels ils sont confrontés dans l'exercice de leurs fonctions".

Une initiative bienvenue mais tardive déplore Patrick Molinoz, vice-président de l'association des maires de France, invité ce mercredi chez les GG:

"Il est toujours temps d'améliorer les choses. C'est dommage que ça intervienne dans le registre de l'émotion. Il est naturel, après la mort du maire de Signes, d'exprimer cette émotion. Mais la politique fonctionne trop souvent désormais en réaction émotive à des drames. La problématique des maires, de la proximité ne date pas d'il y a trois jours et n'est pas mise en péril depuis 6 mois ou un an. Elle est malmenée depuis des années. Sur les 35.000 maires de ce pays, 95% font du bénévolat au quotidien, ils n'ont aucun moyen ou très peu de moyens financiers et humains".

"On donne de moins en moins de moyens pour agir et on demande de plus en plus"

Même sentiment pour Julien, premier adjoint au maire à Challes-les-Eaux:

"Ça dit quelque chose le fait qu'un maire meure dans l'exercice de ses fonctions. C'est le mandat de proximité par excellence. Je pense que les élus locaux sont touchés. Malheureusement il faut attendre un drame pour qu'à Paris ils se rendent compte que des élus locaux mouillent la chemise pour des cacahuètes. Et il n’y a aucune reconnaissance. Et quand il faut faire des économies, on tape sur les communes. On donne de moins en moins de moyens pour agir et on demande de plus en plus".

Le décès de Jean-Mathieu Michel a soulevé l'émotion de la classe politique et provoqué nombre de réactions d'élus locaux.

Paulina Benavente