Taxis et VTC doivent-ils bien parler français? "C'est la moindre des choses", selon une prof de français
L'examen des chauffeurs de taxis et des VTC simplifié pour attirer plus de candidats? Dans un questionnaire envoyé aux organismes professionnels que BFMTV a relayé jeudi, le gouvernement s'interroge sur "les compétences indispensables qu’un conducteur doit posséder dès son entrée dans la profession".
La vérification des acquis du Français pourrait ainsi se faire uniquement par la compréhension des questions traditionnelles de l'examen qui prouverait que le candidat comprend bien la langue.
"On est des ambassadeurs"
Les Grandes Gueules ont ouvert le débat sur la question ce vendredi sur RMC. Cabrel, chauffeur VTC et formateur, estime qu'il n'y a pas besoin de changer les modalités de l'examen qui ne serait pas si compliqué que cela.
"On est des ambassadeurs, on a un premier contact avec les touristes. C'est très important de savoir parler français et anglais. Je suis formateur et l'épreuve n'est pas du tout compliquée", a-t-il expliqué en direct sur notre antenne
"Au lieu de surmonter les difficultés maintenant on veut toujours les supprimer"
Supprimer l'épreuve serait une sorte de nivellement par le bas selon la professeur de français Fatima Aït-Bounoua.
"Ce serait scandaleux ! Au lieu de surmonter les difficultés maintenant on veut toujours les supprimer. Ce type de raisonnement m'échappe. On vit en France et la langue est l'instrument premier. De plus que l'on parle d'un métier de contact, ça me semble normal, c'est la moindre des choses de parler le français."
Cadre dans la fonction publique, Zohra Bitan est d'accord avec ce raisonnement et estime que ce serait contre-productif de supprimer l'épreuve de français.
"C'est une insulte aux chauffeurs que de leur dire qu'ils ne sont là que pour suivre les instructions de Waze (application mobile GPS d'itinéraires routiers ndlr). Un peu de respect pour les gens."
"Ma mère est arrivée en France en 1963. Toute sa vie, elle m'a dit que ça a été une souffrance de ne pas parler français"
La GG a également témoigné de son expérience familiale personnelle, avec l'exemple de sa mère qui a souffert de ne pas savoir maîtriser correctement la langue du pays où elle vivait.
"Ma mère est née en 1926 et est arrivée en France en 1963. Et toute sa vie, elle m'a dit que ça a été une souffrance de ne pas parler la langue française. Vous ne imaginez même pas la barrière que ça met avec les gens. Maîtriser la langue française, c'est une fierté, c'est un cadeau."