"La Méditerranée est belle, mais pensez qu’il y a 55.000 cadavres au fond", prévient le président de SOS Méditerranée sur RMC

- - Maud VEITH / SOS MEDITERRANEE / AFP
L’afflux de migrants en Europe, peut-il mettre en péril l’identité européenne? Alors qu’après chaque opération de secours d’une ONG, les pays se battent pour ne pas recevoir les migrants, le président de l’ONG SOS Méditerranée, Francis Vallat, estime que c’est plutôt la politique de l’autruche qui risque faire renoncer les Européens à leurs valeurs.
"L’autre jour, j’étais au Mucem, je l’ai dit devant la Méditerranée à des centaines de gens. Vous avez raison d’aimer la Méditerranée, elle est belle. Moi, je suis un amoureux de la mer. Mais c’est juste, quand vous êtes quelqu’un qui fait de la voile, penser qu’il y a 55.000 cadavres au fond… Si on regarde ailleurs, si on se dit, ça ne me regarde pas, je pense que là notre identité est véritablement menacée", affirme-t-il.
"Nos équipages sont traumatisés"
Le président de SOS Méditerranée fait notamment référence au récent refus de plusieurs pays dont l’Italie ou encore la France que l’Aquarius, bateau affrété par l’ONG, ne puisse pas accoster dans un port du pays pour débarquer des migrants secourus en mer.
Il explique qu’il n’a jamais été un militant avant de s’impliquer dans cette ONG. Lui, qui se décrit comme un "homme de mer", a été interpellé par des armateurs, capitaines de navire en 2015. "Ils m’ont dit, il faut faire quelque chose, vous n’imaginez pas ce qui se passe en mer, nos équipages sont traumatisés", raconte Francis Vallat.