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Syrie: "La réaction de la communauté internationale sur le plan humanitaire n’est pas à la hauteur"

Anas Chaker, médecin anesthésiste et porte-parole de l'Union des organisations de secours et de soins médicaux en France était l'invité de la matinale d'RMC ce lundi 16 avril.

Ce dimanche 15 avril, Emmanuel Macron est revenu longuement sur les frappes menées dans la nuit de vendredi à samedi par la France, en réponse à l'attaque chimique présumée menée le weekend dernier à Douma et imputée au régime syrien.

Pour Anas Chaker, médecin anesthésiste et porte-parole de l'Union des organisations de secours et de soins médicaux en France, une ONG qui vient en aide aux populations affectées par le conflit syrien, Emmanuel Macron a privilégié la diplomatie à l'humanitaire.

"La réaction de la communauté internationale sur le plan humanitaire n’est pas à la hauteur de cette crise qui est considérée comme la plus grave crise humanitaire par l’ONU". 

"Nous avons documenté plus de 200 attaques chimiques"

Pour le porte-parole, il n’y a pourtant aucun doute à avoir sur l’utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad.

"Ce n’est pas la première attaque chimique depuis 7 ans. Nous avons documenté plus de 200 attaques chimiques entre le chlore et le gaz sarin. Comment pouvez-vous expliquer le nombre important de familles foudroyées par la mort sans signe de traumatisme ni trace de sang? Ce que l’on voit ça correspond exactement à une attaque chimique. C’est clair et net, il n’y a pas d’autres explications".

"Il faut imposer une trêve humanitaire et surtout, sauver des vies"

Malgré les réserves de l’ONU, la décision d’Emmanuel Macron en concertation avec les britanniques et les américains de frapper les centres de production d’armes chimiques en Syrie reste cependant une bonne réponse à la situation syrienne. 

"Tout moyen qui peut apporter la sécurité et la paix dans la région est le bienvenu. En tant qu’humanitaires, le plus important pour nous est d’épargner les civiles de cette guerre imposée".

Anas Chaker a avancé quelques pistes pour tenter d’améliorer la situation en Syrie.

"Premièrement, il faut imposer un cesser le feu. Les ONG doivent pouvoir acheminer l’aide humanitaire et travailler dans des conditions humaines. Il faut imposer une trêve humanitaire et surtout, sauver des vies".
Bourdin Direct