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"Carlos Tavares n'a pas redressé Peugeot tout seul avec ses petits bras musclés"

Le député socialiste du val d'Oise, Philippe Doucet, n'a pas laissé passer les propos d'Éric Brunet ce mercredi sur RMC, qui trouve normal que Carlos Tavares, patron de PSA, double sa rémunération après avoir redressé le groupe. Le député rappelant "les terribles efforts des salariés".

Dans une société échaudée par les parachutes dorés et les rémunérations jugées excessives des grands patrons, la révélation de la rémunération de Carlos Tavares, président du directoire du groupe PSA Peugeot-Citroën passe mal. Carlos Tavares a gagné l'an dernier 5,24 millions d'euros, selon des documents publiés vendredi, soit le double de la rémunération de l'année précédente, qui s'était élevée à près de 2,75 millions d'euros. Pour le patron du Medef, Pierre Gattaz, il est normal de "récompenser la réussite", alors que le patron de PSA réussi à redresser un groupe plus que moribond, atteignant ses objectifs avec une année d'avance sur le calendrier initialement prévu.

Mais ce mercredi dans Carrément Brunet sur RMC, le député socialiste Philippe Doucet a rappelé que "Carlos Tavares n'a pas redressé Peugeot tout seul avec ses petits bras musclés". L'élu du Val d'Oise a souhaité mettre en avant le "rôle considérable de l'État français", qui a notamment "fait entrer un investisseur chinois (au capital) pour que le groupe PSA ne s'effondre pas". Surtout, il met en avant "les terribles efforts" des salariés.

"C'est un travail collectif, de l'État national, de l'État actionnaire, de l'actionnaire chinois et des salariés", résume Philippe Doucet.

"Carlos Tavares rend service à la CGT"

Le député estime qu'il est trop tôt pour crier victoire et appelle à la prudence. "C'est prématuré de la part de Carlos Tavares, car le groupe reste fragile. Il est en avance sur ses objectifs, c'est une chose, mais le groupe n'est pas sorti d'affaire pour autant. Si on fait tout ça pour qu'à la fin Peugeot-Citroën passe sous le contrôle chinois…"

Enfin, Philippe Doucet estime que c'est un mauvais signal envoyé dans le contexte de crise et alors que le gouvernement, plus que jamais "pro business", multiplie les initiatives en faveur des entreprises, notamment dans le cadre de la loi El-Khomri. "On peut dire que Carlos Tavares ne rend pas service au patronat français. Dans cette affaire, il rend plutôt service à la CGT". Et le socialiste de rappeler que "le salaire moyen des Français est de 1.700 euros".

P. G.