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"Daech n'est pas mort", met en garde le géopolitologue Alexandre del Valle

Le groupe Etat Islamique vient de perdre la bataille de Baghouz en Syrie. Pourtant si le territoire de Daech n'existe plus en Syrie et en Irak, le groupe n'a pas totalement disparu comme l'explique le géopolitologue.

La chute de la ville Baghouz, en Syrie, dernier bastion de l’État Islamique, acte la défaite de Daech. Du moins territorialement. Car si les combattants ont été vaincus, l’idée que véhiculait Daech avec eux ne s’est pas pour autant envolée. 

Pour le géopolitologue, Alexandre del Valle, Daech n’est absolument pas mort.

"On peut rappeler les propos d'El Adnani, qui était l’un des cerveaux de l’organisation qui a été tué, et qui a dit, ‘ce serait une erreur de nous juger sur des pertes territoriales car notre vrai territoire est mental, c’est celui du coran et de la Charria’. J’ai été frappé par cette expression, parce qu’il a tout dit: c’est un totalitarisme idéologique qui tue et qui perpètre des atrocités dans le but d’attirer les médias pour faire connaître le projet du califat mondial, régit par la charia", explique-t-il. 

Une défaite momentanée

Il explique le réel objectif de ces islamistes n’est donc pas de conquérir des villages, mais plutôt de conquérir des cerveaux pour convaincre que la charia est l’unique solution. Or, pour le géopolitologue, si Daech s’est révélé mauvais en guerre en témoigne cette dernière défaite qui marque la fin d’une longue période de perte de territoire, ils sont très bons en "marketing".

"Dans le monde entier, l’idée de la charia progresse. Les pays musulmans se réislamisment, les mouvements islamistes continuent, Al-Qaïda reprend du poil de la bête", précise-t-il. 

Selon plusieurs dirigeants de la coalition internationale, la défaite territoriale n’est que momentanée, et Daech continuera à survivre grâce à ses cellules qui sont très bien implantées à l’internationale. 

Guillaume Descours