Dordogne: les travaux d'un projet routier à 15 millions d'euros à l'arrêt sur décision du Conseil d'Etat

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Les travaux du contournement routier du village de Beynac-et-Cazenac, ainsi que la construction de deux ponts et d'un pont-rail ont commencé en février 2018.
L’objectif: résorber les bouchons qui paralysent, pendant la saison estivale, le centre-ville de la commune. Le coût: plus de 30 millions d'euros. Mais le vendredi 28 décembre, le Conseil d'État a demandé la suspension immédiate du chantier de contournement routier.
La raison: il n'y aurait pas de motifs majeurs justifiant cette déviation à laquelle s'opposent plusieurs associations au motif qu'elle "défigurerait la vallée de la Dordogne". Le pont risque de gâcher la vue sur les châteaux.
Mais plus de 15 millions d’euros, soit près de la moitié du coût global du projet, ont déjà été engagés. Et le béton a été coulé: cinq piles ont déjà été construites dans la rivière. Les travaux sont donc à l'arrêt dans la vallée de la Dordogne.
Des commandes passées avant la décision du Conseil d'Etat
Mais des commandes ont été passées bien avant la décision du Conseil d'Etat et sont, malgré l’arrêt du chantier, sur le point d’être livrées quand même. C’est le cas notamment de deux tabliers, des structures porteuses. Les détracteurs du contournement ne veulent pas qu’elles soient livrées parce que le contribuable va être obligé de les payer mais le département ne comprend pas cette prise de position.
Leur justification: "Nous sommes comme n'importe quel particulier qui passe une commande sur-mesure. Nous ne pouvons pas demander à l'entrepreneur de garder ces tabliers construits spécialement pour le chantier". Maintenant que les travaux sont suspendus, les habitants sont au moins d'accord sur une chose: il va falloir dialoguer pour décider des aménagements à conserver ou à détruire.
La commande sera donc honorée et payée, en plus des 15 millions d’euros déjà avancé. D'après la collectivité il n'y a pas de crainte à avoir: ces tabliers ne vont pas rester stockés sur le chantier au pied de la falaise en attendant un nouveau jugement du tribunal administratif de Bordeaux. Ils seront entreposés sur des terrains appartenant au département.
Le tribunal administratif de Bordeaux devrait se prononcer d'ici quelques mois pour la reprise ou non des travaux.