"Il faut supprimer les petites lignes SNCF inutiles et trop chères!": le "Recommandé" d'Eric Brunet à Edouard Philippe

"Monsieur Edouard Philippe, j’attends votre accusé de réception. J’ai hâte d’entendre votre réponse..."

Monsieur le Premier Ministre Edouard Philippe,

Je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps. Je ne suis pas contre les petites lignes TER mais il faut supprimer celles où les trains sont vides et très coûteux!

En 1995, Alain Juppé voulait réformer la SNCF et programmait de supprimer plus de 6.000 km de lignes ferroviaires. Mais la mobilisation dans la rue avait fait chuter son projet.

Aujourd’hui, le rapport Spinetta préconise de supprimer ces petites lignes inutiles et trop coûteuses. Mais, Monsieur le Premier Ministre, vous vous êtes couché devant les élus locaux. Vous avez renoncé à vous attaquer à ces 30% du réseau ferroviaire qui ne transportent qu’1% des voyageurs!

Un TER est, en moyenne, rempli à 25%. Ce qui signifie que certaines lignes ont un taux de remplissage de seulement 5 ou 10%. Il ne faut bien sûr pas supprimer toutes les lignes secondaires mais celles qui ne transportent presque aucun voyageur. C’est le cas des gares des Cabrils, dans l’Hérault, et ses 14 passagers par an, du Merrey, dans la Haute-Marne, avec 15 passagers par an, des Salelles, dans la Lozère, et ses 15 passagers annuels ou encore de la gare d’Huriel, dans l'Allier, avec 19 passagers par an.

Pour payer ces trains, les patrons de région utilisent l’argent du contribuable. Pour certaines régions comme la Picardie et la Bourgogne cela représente plus de 20% du budget. Et, lorsque les français achètent un billet de TER, 2 % du trajet est payé par l'usager, le reste est financé par le contribuable.

Ces petites lignes créées à la fin du 19ème siècle sont aujourd’hui obsolètes face à notre très bon équipement routier hexagonal. L’usager circule plus vite sur les routes que sur les voies de chemin de fer. Ce qui coûte de l’argent au contribuable français c’est un peu le statut des cheminots mais c’est beaucoup ces petites lignes!

Alors Monsieur Edouard Philippe, je vous pose la question: pourquoi avez-vous renoncé à supprimer ces petites lignes de TER trop coûteuses et inutiles?

Merci de bien vouloir, Monsieur le Premier Ministre, accuser réception de mon recommandé. J’ai hâte d’entendre votre réponse.

Éric Brunet

Eric Brunet