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Le coup de gueule de Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC, sur la journée de solidarité: "Tout travail mérite salaire!"

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Lors de "Radio Brunet", Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC, a fait en quelques instants une démonstration sur la polémique, chaque année, sur la journée de solidarité chômée par certains et travaillée par d'autres.

Chaque année, c'est toujours la même question: faut-il travailler en ce lundi de Pentecôte? 

C'est après la canicule de l'été 2003, qui avait provoqué la mort de 15.000 personnes, que le lundi de Pentecôte est devenu une "journée de solidarité" pour les personnes âgées. Un jour travaillé par un Français sur trois, et qui doit rapporter 2 milliards d'euros cette année.

Mais alors que le coût de l'aide pour les personnes âgées sera de 30 milliards d'euros en 2018, l'idée d'une seconde journée de solidarité est une piste évoquée par Emmanuel Macron.

Hors de question pour Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC, invité de "Radio Brunet", sur RMC. Selon lui, "tout travail mérite salaire".

"Ca, c'est mauvais pour la valeur travail"

"C'est une mauvaise mesure! Quand on dit les Français vont participer, est-ce que les professions libérales, les commerçants, les politiques, les patrons ne travaillent pas aujourd'hui? Non, ils travaillent. Et on ne peut pas poser comme principe que tout le monde, de par son travail, finance la solidarité nationale, mais quand on dit tout le monde, ce ne sont que les salariés? Premier principe qui ne va pas" estime le syndicaliste.

Il poursuit: "Principe de base: tout travail mérite salaire. Et c'est pour cela qu'on s'y oppose. Le travail a une valeur et je pense que dans notre pays, il faut revaloriser le travail. Et dire aux milliers de personnes qui se sont levées tôt ce matin, 'vous allez bosser en étant mal payés, mais aujourd'hui, vous gagnerez zéro', ça c'est mauvais pour la valeur travail. Quand sur leur pallier, leur voisin ne se lève pas, en se disant 'mais pourquoi je vais me lever pour gagner 3 francs 6 sous'"... 

"0 multiplié par 0,3, ça fait 0!"

Enfin, Joseph Thouvenel a adressé une pique aux énarques, qui ont "visiblement du mal à comprendre":

"La journée dite de solidarité, c'est la seule journée dans l'année, où quand on travaille, on rapporte zéro à la solidarité nationale. Qu'est-ce qui fait le financement? Ce n'est pas une soit-disante journée. C'est un prélèvement mensuel de 0,3% pour la masse salariale. Or, quand on multiplie 0 par 0,3, ça fait 0 dans les caisses de la solidarité et c'est aussi simple que ça". 
Eric Brunet et X.A