"Le retour à l'envoyeur": comment ce maire a réduit drastiquement les déchets sauvages dans sa commune

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Un ras-le-bol que connaissent beaucoup d'élus locaux et de leurs administrés. Les déchetteries sauvages fleurissent un peu partout en France et il est difficile de lutter contre ce fléau de personnes abandonnant lâchement en pleine nature leurs détritus pour éviter d'avoir à les recycler ou les jeter dans une véritable déchetterie.
Une situation que n'a pas accepté le maire de la commune de Laigneville dans l'Oise, Christophe Dietrich. Invité de Radio Brunet ce vendredi, il a expliqué comment il a réussi à éradiquer ce problème.
"On est passés de 4 à 5 dépôts par semaines à 3 ou 4 par an"
Il a tout simplement appliqué le principe du "retour à l'envoyeur", non pas de colis, mais des déchets déposés.
"L'idée m'est venue en me rappelant d'une anecdote où à Lille, un propriétaire d'appartement avait retrouvé son appartement dans état dégueulasse. Il a livré tout ça à son ancien locataire. Puisque les pouvoirs publics et la justice ne sont pas capables de nous protéger j'ai mis en place ce principe et je l'ai médiatisé."
Et les résultats se sont immédiatement faits ressentir, à son grand plaisir.
"On est passés de 4 à 5 dépôts par semaines à 3 ou 4 par an. Et on fait ça depuis le 14 novembre 2014."
"Quand tout le monde a vu le résultat, ça participe pleinement"
Mais un problème se pose, comment parfaitement identifier les auteurs des dépôts ?
"On a un gros club de marche, de pêcheurs, de chasseurs, des voisins vigilants et la totalité de la population est partie prenante. Par exemple en juillet on a un camion qui déposait des déchets dans un champ, j'ai reçu cinq appels en deux minutes si bien que lorsqu'on est arrivés sur place ils n'avaient pas fini de déposer leurs déchets."
Un système efficace et légal qui ne fonctionne pas sans un accompagnement et une éducation de la population.
"Le 'retour à l'envoyeur' ne suffit pas, on a une politique globale d'écologie locale. On fait énormément de prévention. Au début on m'a dit que c'était un peu populiste. Mais aujourd'hui, quand tout le monde a vu le résultat, tout le monde participe pleinement".