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LGV dans le Sud-Ouest: "Le prix des billets de train va augmenter"

Le gouvernement a validé les lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. (Photo d'illustration)

Le gouvernement a validé les lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. (Photo d'illustration) - AFP

Malgré l’avis négatif de la commission d'enquête publique, le gouvernement a validé la réalisation des lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Jean-Paul Damaggio, responsable de l’association Alternative LGV Midi-Pyrénées, se bat contre ce projet "depuis six ans". Il répondait aux questions d’Eric Brunet ce jeudi.

Le gouvernement a validé la réalisation des lignes à grande vitesses (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, dans le cadre du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), malgré l'avis négatif de la commission d'enquête publique. Jean-Paul Damaggio, responsable de l’association Alternative LGV Midi-Pyrénées, se bat contre ce projet "depuis six ans". Il était l’invité d’Eric Brunet dans Carrément Brunet sur RMC ce jeudi.

"On se bat pour une alternative qui permettrait d’utiliser les lignes existantes, puisqu’il existe qu’il existe une voie ferrée entre Bordeaux et Toulouse", a expliqué Jean-Paul Damaggio. "Le système LGV favorise les métropoles au détriment de l’aménagement du territoire".

Pour Jean-Paul Damaggio, les villes moyennes seront les principales victimes de ce projet:

"Si vous prenez Paris-Orléans, pas de TGV. Paris-Tours, TGV. Laquelle des deux villes est la plus développée? C’est Orléans. Parce que beaucoup d’habitants de Tours vont travailler à Paris, et Tours ne peut pas se développer économiquement".

"Un gain en vitesse et une perte en dessertes"

La commission d'enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, vers l'Espagne, avait rendu le 30 mars un avis défavorable sur la déclaration d'utilité publique de ces projets ferroviaires, dont le coût est estimé à 8,3 milliards d'euros. Un vrai gouffre financier, déplore Jean-Paul Damaggio.

"Sur Tours-Bordeaux, la SNCF dit qu’elle ne va pas pouvoir payer le prix des péages à Vinci [l’exploitant de la voie ferrée, ndlr]", a-t-il poursuivi. "Donc on va mettre moins de trains. Il va y avoir un gain en vitesse et une perte en dessertes. Sur cette voie ferrée Tours-Bordeaux, la SNCF annonce qu’elle va aura chaque année de 150 à 200 millions de déficit".

Inévitablement, a-t-il conclu, ce projet va se répercuter sur les prix des billets de train.

"Le prix et le coût d’une LGV se reportent sur les péages, qui se reportent ensuite sur le billet de train", a-t-il indiqué. "Si le prix du billet augmente, le nombre de voyageurs va baisser".

Ce projet qui mettra notamment Toulouse à 3 heures 10 de Paris.