Loi anti-casseurs: Charles de Courson maintient sa comparaison avec Vichy
Charles de Courson, député centriste de "Libertés et territoires" de la Marne, a poussé un coup de gueule remarqué au sein de l'hémicycle de l'Assemblée nationale mercredi. "On se croit revenu sous le régime de Vichy", a-t-il dénoncé lors de sa prise de parole contre la loi anti-casseurs proposée par le gouvernement et des députés de la majorité.
Invité de Radio Brunet pour évoquer le sujet de cette loi anti-casseurs qu’il dénonce, l’élu s’est de nouveau montré vigoureusement opposé à cette mesure qui fait débat au sein même de la majorité présidentielle.
Les députés français ont finalement adopté, tard dans la nuit de mercredi à jeudi, les principales dispositions de la proposition de loi dite "anti-casseurs. "Quand vous serez dans l'opposition avec une droite extrême au pouvoir, vous verrez mes chers collègues, c'est une pure folie que de voter ce texte, une pure folie", a ainsi considéré, en séance, le député centriste.
"Dans une démocratie ce n’est pas acceptable et c’est pour ça que j’ai dit à mes collègues de se réveiller"
Il rappelle ce jeudi sur RMC que les outils étaient déjà à disposition de l’exécutif pour prévenir les violences et qu’il n’y avait pas besoin de ce texte que de nombreuses personnes jugent liberticide.
"On a les outils juridiques, le débat est donc de savoir si leur utilisation doit être subordonné par l’autorité judiciaire ou par l’autorité administrative, c’est à dire des préfets, des représentants du gouvernement. (...) (Si ce sont les préfets) c'est le début de la réduction des libertés publiques dans ce pays. (...) Excusez moi, mais dans une démocratie ce n’est pas acceptable et c’est pour ça que j’ai dit à mes collègues de se réveiller."
"Vous ne pouvez pas arrêter des citoyens sur des simples présomptions enfin !"
Dans l'arsenal législatif français, ces interdictions administratives préalables s'ajouteront aux interdictions qui peuvent déjà être prononcées par la justice lors de condamnations. Les préfets pourront prononcer des interdictions de manifester à l'encontre d'individus représentant "une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public", sous peine de six mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende en cas d'infraction. Charles de Courson regrette qu'on puisse interdire aux citoyens de manifester de la sorte.
"Qu’on les arrête (les casseurs) sur des faits prouvés. Vous ne pouvez pas arrêter des citoyens sur des simples présomptions enfin ! (...) Ca veut dire qu’il n’y a plus de justice. Il faut arrêter d’accuser les magistrats de laxisme en permanence."