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"Merci les Français!": le naufrage à 13 millions d'euros de la région Bretagne pour un navire vieux de seulement... un an

En l'espace d'un an, le navire a connu plusieurs problèmes techniques, mais également un accident qui a nécessité près de trois mois de travaux.

En Bretagne, à Lorient, un roulier, navire utilisé pour transporter entre autres des véhicules, assure la liaison entre Groix et Lorient. Il s’appelle le Breizh Nevez I et a coûté 13 millions d’euros à la région. Il devrait être flambant neuf puisqu’il a été mis en service en mars 2018, donc il y a 1 an.

Sauf qu’il a connu plusieurs arrêts techniques tout au long de l’année. Fin 2018, il a été immobilisé pendant deux mois en raison de la motorisation qui était défectueuse et des pièces de la ligne d’arbres ont dû être refaites.

À peine un mois après sa remise à l’eau le navire est accidenté. Il se retrouve pris entre des rochers et une bouée. Résultat, la coque est enfoncée à plusieurs endroits, dont une brèche d’une trentaine de centimètres. 

Le bateau doit alors subir des réparations. Il y a des travaux de tôlerie, le safran de gouvernail a été arraché et perdu en mer, les pâles de l’hélice tribord sont endommagées et enfin la ligne de propulsion, qui relie l’hélice au moteur, a été touchée et toute la chaîne est à revoir. 

La région et le département se renvoient la faute

Selon Gérard Lahellec, vice-président en charge des transports à la région, "l’immobilisation du navire durera plusieurs mois". Selon lui, la raison de cet accident est évidente. Il critique la réactivité et la puissance des deux moteurs du navire (662 kW chacun). Cependant, selon lui, ce n’est pas la région qui est responsable. 

En effet, le cahier des charges du Breizh Nevez I, "c’est le Conseil départemental du Morbihan, alors responsable des transports maritimes, qui l’a élaboré", explique-t-il. Lorsque la Région a repris cette compétence, et payé la construction du navire, elle n’est pas intervenue sur ce cahier des charges.

La facture totale des réparations du Breizh Nevez I n’est pas encore connue. Gérard Lahellec assure cependant que la région va "tirer des enseignements" de ces péripéties et sera "plus vigilante à l’avenir".

Rémi Barret avec Guillaume Descours